Danielle Ibohn

Les z’héros nationaux

Je sais qu’elle n’est pas très originale cette lettre. Faire une pour te rendre hommage, C’est fait et tellement refait? Bref! Je voulais juste t’écrire. Je voulais juste kongosser sur l’après indépendance du vert-rouge-jaune. Nous sommes indépendants maintenant. Bon, l’indépendance est venue avant la réunification. Je sais que tu aurais voulu la réunification avant. Mais c’est le contraire qui s’est passé. Elle s’est imposée en 1972. Nous sommes désormais République unie du Cameroun.

Martyr national? Martyr de Quoi?

@Panafrique.net
@Panafrique.net


La première fois que j’ai entendu parler de toi, ce fut en classe de CE2 en cours d’histoire. On parlait de toi comme un martyr. Martyr de quoi? Une guerre? Tu fus maquisard? Tu entras dans le maquis? Je suis confuse et bien trop jeune pour comprendre. Alors au fil des années, j’ai répété ma leçon d’histoire sans bien me demander pourquoi ceci ou cela. Oui, t’as une place dans les livres d’histoires. Bon, t’as un paragraphe, une jolie photo et tes appelé résistant, non pas maquisard. C’est écrit Ruben Um Nyobè et la résistance camerounaise face aux colonialismes français. Aujourd’hui, ton nom au Cameroun est presque tabou. Personne n’en parle vraiment. C’est comme si cette résistance demeure tacite dans nos mémoires. Il est synonyme de soulèvements, d’émeutes. On a d’ailleurs vécu deux majeurs: une en 1990 et une autre en 2008. La première demandait le multipartisme et l’autre était celle des émeutes de la faim suite à la hausse du carburant. Elles ont laissé de mauvais souvenirs. Alors ceci peut expliquer ce mutisme? Ou pas? Hum…

Bref Près de 50 ans après, on est bien loin de l’administration parallèle aux services coloniaux que t’as crée pour marquer ton envie d’être libre. On est bien loin de ton exigence de devenir premier ministre. On est bien loin de ton vœu d’apprendre aux africains à diriger, vœu émis à cette tribune de l’ONU en 1952. L’ONU? Elle n’a pas changé. Tiens! Elle ne sert toujours à rien aujourd’hui. Tout le monde y fait des discours sans plus. On y parle sans plus. Au pays, nous avons eu enfin un pouvoir exécutif avec une séparation des pouvoirs. Nous sommes bien loin du système législatif anglais. Les députés sont plus des faire-valoir qu’autre chose. Ah tiens! Il y a une alternance au pouvoir. Bon, pas alternance, alternance. On a eu en 50 ans, trois présidents de la république. C’est pas mal. Oui! Il y a certains en Afrique qui n’ont qu’un seul depuis. C’est pas mal non? Bref! Faut bien voir le bon coté des choses. Les héros d’aujourd’hui sont ceux qui possèdent de l’argent pas des idées. Alors tu n’aurais pas vraiment eu ta place.

L’économie est au maquis


Je t’écris aujourd’hui parce que le 13 septembre dernier, on célébrait l’anniversaire de ta mort. Toi qui souhaitais avant tout notre émancipation politique, mais aussi économique. Fallait qu’on nous apprenne à gouverner. Nous qui avons toujours vécu en autarcie, le colonialisme nous a ouvert au monde. Ce monde, monde des marchés, des transactions, des transports et surtout des industries. On parle aujourd’hui de développement, de mondialisation. Les échanges commerciaux sont plus faciles grâce aux technologies de ouf; grâce aux traités moins avantageux pour que ceux qui le ratifient, que ceux qui l’écrivent. C’est triste, mais le développement est mesuré en fonction des valeurs qui ne sont pas nôtres. Ça te ferait surement mal que le Cameroun ait un taux d’alphabétisation super élevée. Le diplôme moyen étant la licence, cependant on est dans le secteur informel. Peut être qu’il faut ça pour « se développer » alors on bosse dure avec ou sans politique d’accompagnement. On ne demande plus rien à l’état. On est au début de notre vie et à la fin.

Une émergence?


Le Gabon atteindra son émergence en 2020. Nous, notre président parle de 2035. Il a engagé de grands travaux. Les entreprises camerounaises: eau, énergie sont privatisées. Bon, elles sont devenues parapublic. C’est le nouveau mot pour dire sans vouloir dire. Bref! On ne va pas très bien.
Je n’espère que tes pas trop déçue. On fait du mieux qu’on peut, avec les armes qu’on peut mais on ne peut être des maquisards, nous! On n’a pas ta force. En plus, c’est devenu de plus en plus complexe de vivre et d’être aussi radicale que ça. Alors j’emprunterais cette idée qu’a mon écrivaine camerounaise préférée: Tsayem Lydienne. En écrivant un roman sur le maquis, elle a fait ressortir ce pan: Rien n’est ni blanc-noir. Tout est gris. Le sacrifice est personnel, ingrat, oublié. Mais qu’est-ce qu’on y peut? Rien!

Allez Son’a ponda Ruben!


Top 5 des choses à faire pour éviter Ebola

Lorsque je commence ce billet, mes idées s’entrechoquent. Je suis comme prise dans un tourbillon. Bon, commençons par le début. Ebola est l’actualité qui défait la chronique ces derniers jours. Je ne le fais pas exprès, mais mon univers a le don de tourner autour de cette maladie.

Par un heureux hasard, j’ai assisté à un miniséminaire de formation sur la maladie Ebola. Je n’étais pas ravie, ravie d’y assister. Mais bon, fallait se plier aux règlements. Je vais être magnanime. Je partagerais avec vous le contenu de ce miniséminaire. Deux parties le constituaient : la transmission de la maladie et la prévention. Pourquoi ce billet ? Parce que j’ai suivi cette miniformation bizarrement. J’ai écouté et entendu différemment. Je m’attarderais sur la transmission. C’est mon côté citoyen. Alors les interdits nommés sont :

  1. Ne vous embrassez plus
Ebola_Prévention_Afrique
@Huffingtonpost

Je ne vais pas tomber dans la paranoïa. Quoique, le virus Ebola est un pote qui n’a pas trouvé son remède. Par conséquent, tout câlin, tout rapport sexuel, tout bisou sont prohibés à partir de maintenant. Quoi ? La transmission se fait par contact avec une personne infectée : sueurs, câlins, échanges de flux corporels. Ham… c’est comme sida hein ? On ne sait pas qui est infecté. Même chou (mon petit-ami) peut l’être. La période d’incubation est de 2 à 21 jours. Passé cette période, vous pouvez commencer par des symptômes laissant croire une grippe ou du palu, puis vous finissez par cracher du sang de toute part. Ham. .. Choupinou le sexe, c’est fini. Quoi ? Chou pas parano. Lol !

  1. Ne me donnez plus le dos

J’ai commencé par le cas le plus extrême, celui qui concerne la chose la mieux partagée en Afrique. Mais il y a plus : le « bonjour ». Si le sexe avec les personnes infectées est fortement déconseillé, qu’en dira-t-on des salutations. En Afrique, on est  trop câlin dans nos salutations. Oui, oui, les démonstrations d’amour genre baisers, bisous sont mal vus. Mais donne-moi ton dos, oui. Donne-moi ta tête, oui. Donne-moi ta bouche ? Ham… Non ! Ça, c’est prohibé, ça. Alors grand-mère, je te rendrai moins visite hein ? Je viendrai rarement au village hein ? Quoi ? C’est le lieu par excellence de …

@Face 24
@Face 24
  1. Ne plus manger de porc-épic

La viande de brousse, porc-épic, éléphant, léopard, lapin, Bambi, phacochère, gorille, chimpanzé et surtout chauve-souris braisés, bouillis, c’est fini ! Ralala ne faites pas les étonnés. Africains là, vous n’êtes pas écolo. Ayiiii ! Quoi ? On aime manger tout ça et le braconnage n’est pas une question de communication. Il existe et se pratique. Va falloir arrêter de manger la viande de brousse. Va falloir arrêter de se garer et demander ce que tu sais là dans bouillon après un match intense de foot. Va falloir laisser tomber cette viande superbe, qui fond délicatement dans la bouche, on dirait chocolat. Va falloir éviter cette odeur de viande  mélangée aux épices qui rappelle le village. Hé Dieu ! Quoi ? Je respecte l’environnement hein ? Quoi ? C’est la continuité de la chaîne alimentaire. C’est du darwinisme. C’est le respect de la nature. Non, mais les plus forts doivent bouffer les plus faibles…hihihihi.


Au Gabon on mange encore le pangolin par lemondefr

  1. Eviter le Juda kiss

Dieu, je t’aime hein ? Vrai ! Mais L’église est un lieu de transmission par excellence. Quoi ? C’est le seul endroit où les Africains se touchent le plus. Bon, faisons court et bien. Noir et église, vous savez ce que ça donne nor ? Donnez-vous la paix est devenu spectacle. Quelqu’un danse, embrasse, sur une musique endiablée. Eglise pentecôtiste, c’est beaucoup de monde, pas assez espace et la délivrance via le pasteur  « In Jésus Name » est une courroie de transmission de haute voltige. Quoi ?  Hé dieu, pardon pour les adjectifs. Mais, on se connaît, il y a au moins cinq modes de transmission dans église. Ham… Choupinou même église, on ne part plus. On va prier à la maison.

@Africatime
@Africatime
  1. Le rituel des crânes

Pour prévenir contre Ebola, il faut se laver les mains constamment. Cette habitude est le mode de prévention contre Ebola. Alors Chers frères des Grass Fields, si j’utilise un désinfectant pour main, après vous avoir salué, ne vous fâchez pas. Je fais de la prévention. Je vous explique. Dans la partie ouest du Cameroun : déterrer les crânes des ancêtres pour une protection optimum est la tradition. Il faut se protéger contre le sort, la poisse et surtout le mauvais œil. Alors une fois par semaine, ces derniers vont au village, invoquer la protection des ancêtres. Ce rituel est hautement risqué. Parce qu’il cadre avec un mode extrêmement dangereux de transmission : la manipulation des corps infectés. On ne sait jamais. Votre défunt peut être mort de cette maladie. Et cette tradition est une activité à haut risque. Voilà ! Grass Fields = Désinfectant,  quoi ? Je fais de la prévention.

Ou reste plus qu’aller à la source. Le mode de transmission directe d’Ebola vient de la chauve-souris. Et la probabilité que leurs cousins daignent rendre visite aux leurs au Cameroun est grande. Alors si vous me voyez un matin avec fusil en train de jouer « boules » aux frontières du Nigeria, bien vouloir ne pas vous inquiéter, c’est normal, je fais de la prévention.


Tout savoir sur le virus Ebola par lemondefr

Allez

Son’a ponda !

 

 


Mon speed dating à la camerounaise

J’ai la grippe. Je suis grippée. Je sais ceci n’est pas une information. Mais dans le récit qui va suivre, vous comprendriez pourquoi…  Nous sommes en saison des pluies. Les tierces, les secondes, les heures, les jours sont rythmés par dame pluie. Elle rythme aussi bien notre temps, qu’elle rythme aussi bien nos vies, nos humeurs et très souvent nos appétits sexuels. Quoi ? Tout le monde a dix-huit ans sur mon blog. 🙂 Je ne suis pas une frileuse. Bon je râle de temps en temps. Bon je râle tout le temps. Je trouve ça parfois lassant d’en parler. Mais que voulez-vous, j’aime bien gaspiller les lignes lorsque j’écris. Je sais. Vous vous dites où elle veut en venir. Patientez ! Vous zapperez dans les lignes qui suivent. Je ne serais pas longue.

A l’usine…

Depuis que je suis revenue au régime de l’usine, entrée boulot 8 h-sortie 18 h, les lieux où je passe le plus clair de mon temps, sont les taxis. Parfois, j’ai l’impression d’assister à un speed dating « Grandé ».

@Streetutopia
@Streetutopia

Chacun souhaitant se prévaloir d’une analyse sans équivoque et  argumentant quoiqu’il en coûte… Le prétexte ? L’actualité camerounaise. Le maître de cérémonie ? Notre  hôte ? Et éventuellement notre maître priseur, la radio. Elle effeuille l’actualité et suscite des débats. Il est 7 h 15 du matin et j’ai encore le cerveau endormi. Je suis à peine le journal qui choisit l’actualité suivant les sujets qui feront le buzz. Faudrait nous écouter, lance un monsieur dans le taxi, nous sommes l’homme de la rue. Je suis un peu perplexe. J’assistais à mon premier speed dating sans le savoir. De quoi, il parle ? Notre premier candidat vient de s’installer sur le divan: Boko haram. « Boko haram, continue le monsieur, n’existe pas au Cameroun. Comment peuvent-ils traverser nos frontières. Elles sont fermées. » Une dame relance : « En plus, la police camerounaise dont on connait la performance. C’est un complot ! Il faut déstabiliser le pays. » Le mot est lancé. Ce sont les Français, argumente un autre. Cette histoire d’islamistes est liée à une tentative de déstabilisation du pays. Personne n’est dupe. Ils ont fait pareil en Libye. Ils ont payé la rébellion. Boko haram est un prétexte. N’y a pas de Boko Haram sauf des Français qui voudraient qu’on change de président. Un président qui sera plus conciliant avec eux dans l’octroi des marchés publics. La Françafrique n’est jamais finie au fond. On devrait écouter l’homme de la rue, scandent-ils en cœur.

Je suis grippée…

Mon deuxième speed dating me pousse à écrire ce billet. Mes allures de petite fille sont causes de nombreux avantages. Quoi ? La galanterie existe au Cameroun du moins camouflée dans le sentiment paternaliste que les hommes laissent entrevoir de temps à temps. Alors, je suis prise en sandwich entre deux hommes et une dame à l’avant qui partage le siège traître de la cabine avec un autre jeune homme. Nous roulons et notre maître d’hôte ne tarde pas à lancer un sujet : Ebola. Le communiqué du ministre de la Santé publique à cet effet inonde la voiture. Je suis presque sûr que mon deuxième speed dating aura lieu dans pas longtemps. Il ne sait pas fait attendre longtemps. Depuis le 8 août 2014, une information dont l’authenticité n’est pas établie circule sur les réseaux sociaux et sur les téléphones mobiles via SMS. Elle fait état de la découverte d’un cas soit à Bamenda, soit à Mamfe, soit à Douala, ou à Kousséri.

En préparation à une éventuelle émergence d’Ebola, André Mama Fouda rassure qu’un plan a déjà été élaboré avec des partenaires : l’Organisation mondiale de la santé (OMS), avec une surveillance renforcée dans tous les districts de santé frontaliers et les aéroports. En dehors de la République démocratique du Congo (RDC), qui a mis à la disposition du Cameroun deux « kits Ebola » comportant une centaine de tenues de protection pour le personnel médical, le ministre de la Santé a annoncé le renforcement en termes d’acquisition de matériels de prise en charge des patients et de protection des personnels sanitaires.

M. Mama Fouda  affirme que seuls les cas de 1609 cas de choléra avec 74 décès au 6 août dernier, ainsi que 5 cas poliovirus sauvage depuis le début de l’année en cours sont enregistrés comme alertes de santé publique.

Pour soigner Ebola, Il faut consommer la kola dite « bitter cola » et l’oignon conseille le plus âgé du taxi. C’est une petite maladie. On soigne ça au village. En plus, continue la dame de la cabine le célèbre pasteur pentecôtiste Tsala Essomba affirme pourvoir le guérir. On dit qu’elle est où la maladie? demande le chauffeur. Les passagers répondant en cœur au Nigeriajettent un froid dans la petite voiture. La curiosité du chauffeur réoriente la conversation vers les symptômes. On parle de fièvres ressemblant étrangement à la grippe. Alors j’éternue une fois.  Il faut éviter tous contacts non protégés avec les malades. On dirait sida, blague le jeune homme de la cabine. Le taxi rit aux éclats. Et j’éternue la deuxième fois. Le jeune homme dans sa continuité lance : « C’est Ebola ou quoi ? » Ham, la psychose s’est bien installée sur le fauteuil du speed dating ,mais personne n’a voulu converser avec lui.

Les conseils pratiques : éviter de manger la viande de brousse; lavez-vous les mains fréquemment; éviter de tomber dans la psychose.

Allez,

Son’a ponda !


Tu n’as pas deux 50 F cfa là ?

J’espère que les faits racontés dans ce billet soient un fait isolé. Quoi? Sinon, la guerre aux 50 F cfa sera déclarée. Le 1er juillet dernier, le Cameroun vit un nouveau rebondissement dans sa vie économique.

Quoi? La défaite des miaous fait partie du premier rebondissement de la vie économique du pays. Entre la surconsommation pour gagner un billet Rio-Douala et les millions dépensés pour qu’ils y soient les miaous et leurs délégations de 200 personnes, nous sommes en présence d’un boom économique. Bon, j’exagère un peu.

Quoique la nouvelle est tombée comme un couperet. Les prix du carburant et du gaz domestique ont été « réajustés ».  Vais pas vous mentir, les émeutes de février 2008 me sont revenues comme un boomerang. Va-t-on revivre les émeutes de la faim?

@Une du Cameroon Tribune
@Une du Cameroon Tribune

Ce billet va être un peu long. Mais souffrez : D – J’aimerais bien masquer mon envie de pas raconter ces faits. Mais il le faut. Alors contrairement à la précédente hausse du prix du carburant, le gouvernement a pensé à tout : les mesures d’accompagnement et aussi la police plus présente dans la ville. Quoi ? LoL. Telle une parade, le gouvernement sort des mesures d’accompagnement. Il offre une hausse pour les salaires des fonctionnaires et la baisse des taxes pour le secteur privé. Autrement dit:

un décret revalorisant de 5% le salaire de base des personnels civils et militaires. Une ordonnance régissant la taxe à l’essieu, réduite de 50 % et 50 % aussi les tarifs trimestriels de la taxe de stationnement. Une somme de 1 500F pour les motos-taxis, 5 000F pour les taxis et 7 500F pour les autobus. Ainsi que pour l’impôt libératoire. 

« Les Camerounais approuvent » titre la Une du quotidien national.  

@Le Septentrion.net
@Le Septentrion.net

Les appels à la grève se multiplient. Mais depuis le 1er juillet, successivement ils avortent. On a tous peur de l’inflation. Cependant ces mesures ne devraient-elles pas lutter contre l’inflation? Notre pouvoir d’achat prend un coup. D’abord, qu’on arrive pas à s’en sortir. Bref, une descente ministérielle « à la camerounaise » s’est très vite trouvée un public ou… pas. N’empêche que le remue-ménage de ces derniers jours commençait à me donner le tournis. Jusqu’au moment où le ministre du Commerce réglemente les nouveaux prix du taxi. Le taxi, tarif jour, c’est 250 F cfa. A partir de 22 h, il passe à 300 F cfa. Ça y est. L’inflation est là. C’est un effet papillon sur toutes les marchandises vendues. Désormais, maintenant, je peux vous raconter.

Tu n’as pas deux 50 F cfa là ?

Suite aux blabla du dessus là, j’ai testé pour vous les tarifs du taxi. J’ai parcouru la ville. Bon, c’est faux. Mais ça faisait tellement citoyen comme la descente ministérielle du dessus là. Allez mon premier taxi sous l’égide des 250 F cfa. Quoi? C’est comme un dictat. Vous comprendriez.

Moi : Taxi? Ecole publique. Chauffeur de tax i: Oui, petit 50.

Bon, je suis petite comme une pièce de 50 F cfa. Je ne sais pas si c’est à cause du jeu de mots que je vais être dans les problèmes. Mais je rechigne pas. Mon corps de 50 F cfa, nous entrons dans le taxi. Le chauffeur me rappelle avant même que je m’asseye que c’est 250 F cfa. Oula, mon frère , je sais. Ha? Il déclare :  » On vous connait « . Alors, je fais la gueule : mon frère, faut partir. Il dépose tour à tour tout le monde. Il ramasse au passage deux autres passagers. Nous sommes trois et nous descendons au même point. Tout le monde lui tend 300 F cfa. Il se plaint. Il n’a pas 50 F cfa. Prenez 200 F cfa et débrouillez-vous pour avoir la monnaie. La jeune dame, toute pimpante (étrangement vêtue d’une mini-jupe en pleine saison de pluie), d’un coup d’oeil genre je ne me mélange pas au bas peuple, l’a très ravisé. Nous remontons tous dans le véhicule. Direction? La station service. Vous savez. Ce lieu où tu cotises sans le voir. Faire du change est un commerce. Pas besoin d’avoir une autre devise pour le faire.

On trouve une longue file à la station. Chose curieuse, la plupart sont là pour un problème de change, le pompiste rogne, je suis stupéfaite. Ce n’est pas une histoire de 50 ce monde-là. Bon, c’était juste 10 véhicules, plus 3 motos-taxis. Le pompiste veut des consommateurs, pas du change. Il dit : « Non ». Chose curieuse, un commerçant refusant de vendre. Il se plaint. Il fait de la monnaie depuis la matin. Alors, nous ouste! Le chauffeur de taxi est dépassé et commence à se plaindre de la hausse des prix à la pompe.

Euh… Moi : Mon frère ? Faut trouver une solution.  

Le chauffeur de taxi : N’est-ce pas tes 50 F cfa? Faut partir même.

Ham… Moi, je calcule direct dans ma tête. Il me faut le retour. J’ai sorti mes 5 pièces de 10 F cfa. Quoi? C’est de l’argent oh!

Allez son’a ponda!


Wimbledon se passe aux USA

Je sais. Je sais. Ce genre de titre peut prêter à confusion. Laissez-moi vous raconter l’histoire d’abord.

@20minutes.fr
@20minutes.fr

Je suis devenue une fille depuis peu. Va savoir pourquoi? Les « Dimanche », j’ai un nouveau rituel. Je vais me coiffer. Oui. Vous avez bien entendu. Je me coiffe. C’est une coutume au Cameroun. Les femmes se préparent pour la semaine. On s’aligne presque pour…tellement les salons de coiffure sont pleins les dimanche. On peut y faire facilement trois heures tranquille.

Nollywood…

J’y allais tous les matins. Alors n’y allez jamais les matins. Vraiment pas. J’ai testé pour vous. J’ai mis deux mois pour le comprendre. Bon, être une fille, ce n’est pas facile aussi. Alors ce dimanche-là, j’ai décidé d’aller l’après-midi. J’ai décidé de brouiller les pistes. Je sais trop de phrases affirmatives. Mais le matin, elles sont plus nombreuses. Alors, j’ai testé l’après-midi. J’imagine vos têtes. Je vous rassure. Je me suis faite encore enturluper. C’est vrai. Elles sont plus nombreuses. J’étais la quatrième personne. De 16h à 19h, j’ai squatté ces quarte murs, paradis de femmes, paradis de commérages, paradis de mèches, lieu par excellence de beauté, des avis même si on ne vous le demande pas, surtout les films nigérians. Le sésame? La chaine à ne pas zapper: Nollywood. D’habitude, je me farcis les six parties d’un film, les commentaires de mes compères de l’heure. D’habitude, je me farcis les traductions approximatives de l’équipe de doublage. D’habitude, je me farcis l’intonation moins éloquente de leurs voix. Mais c’était pas comme d’habitude.

Wimbledon aux USA …

Elles parlent de tennis. J’étais sure. Elle parlait de marques. Genre Addidas, Nike, c’est pas possible. C’était trop beau pour être vrai. Je n’ose pas croire qu’elle parle de sport. Elles ont plébiscité le match de Djokovich – Federer, mon plus grand bonheur. Elles s’y connaissent les copines: Aces, tie-break, debreaker, service, premier service, double fautes, challenges remaining. Alors c’est parti dans une discussion sur le sport. Vous savez comme ce jeu de garçon: « qui pisse plus loin? » Tout le monde étalait son savoir. Elles parlaient du mondial, des pronostics, des règles du jeu, cooling refresh. Plus la discussion avançait, plus elles sont géniales. Elles étaient toutes pour Federer. Moi, Djokovich. On a commencé à discuter tournoi, master series, Grand Schelem jusqu’au moment où une (pas du tout sport) demande:

Il est joué où Wimbledon?

Elles répondent toutes en coeur: aux Etats-unis

Ham… fin du game.

En faite, elles faisaient les belles sans vraiment s’y intéresser. Le monde des femmes et les artifices, halalala 🙂

Son’a ponda


Adoptez-moi au Cameroun: un véritable périple

L’adoption. Je n’étais pas sensée écrire dessus. Je pensais faire des mbenguetaires* mon quatre heure. Mais il y a plus important que les débâcles d’une génération perdue qui essaie de trouver une identité en oubliant les siens.

Je vais vous parler de l’adoption au Cameroun. Étymologiquement, bref on s’en fout des étymologies. Tu es stérile. Tu ne peux pas avoir d’enfants. Au delà des solutions comme mère porteuse en Afrique qui est, on va dire, pratiquée de manière peu orthodoxe, vous pouvez adopter. Mettons une halte, qu’est-ce que j’entends par peu orthodoxe. Nous avons quatre cas. Soit un membre de votre famille vous offre un enfant. Soit vous faites un arrangement avec une voisine. Soit vous laissez votre époux prendre une deuxième épouse et vous élevez ses enfants et acceptez de partager votre époux. Dans le cas, où c’est l’homme qui est stérile, l’homme épousera simplement une femme qui a déjà des enfants.

 

@Fotopedia
@Fotopedia

 

Depuis un bon bout, je m’intéresse à la question. Comment adopter au Cameroun ? Ce n’est pas si difficile. Techniquement, vous pouvez trouver un bout de chou à chérir. Mais de point de vue légal, tout se complique.

Que prévoit la loi ?

Je l’ai découverte par hasard. Je pensais que ce serait facile connaissant le caractère peu orthodoxe de la pratique au Cameroun. Assis en voiture, nous partons au boulot. La fréquence de RFI inonde la voiture. Arrêt sur l’actualité des bébés volés au Nigeria. Elle commence à s’indigner ma sœur (Ma sœur est avocate,ndlr). La législation est horrible à ce propos en Afrique. Tenez au Cameroun, la mère doit avoir près de 40 ans. Le père devrait avoir 45 ans. Et les deux devraient être mariés depuis plus de 10 ans. Lorsqu’on connaît la situation des couples en Afrique. Leurs spécialités ? Epouser leur fils avant l’épouse officielle. Ce sont les époux officieux. Ils vous mettent la pression comme si le fait que vous n’ayez pas un enfant, n’est pas plus pénible pour vous.

En consultant  le Code civil de 1956 (art. 343 à 370), le Code de l’organisation judiciaire du 31 mai 1977 et l’Ordonnance du 29 juin 1981 portant organisation de l’état civil (art.42), je me rends compte effectivement que c’est ca .Grosso modo :

« Pour adopter un enfant, le demandeur doit être âgé d’au moins quarante ans.
S’il s’agit d’un couple, il doit compter dix ans de mariage et l’un des conjoints doit être âgé de plus de trente-cinq ans. »

Qui peut adopter ?

@Fotopedia
@Fotopedia
  • L’adoption peut être demandée conjointement par deux époux non séparés de corps et mariés depuis plus de 10 ans, dont l’un au moins est âgé de plus de 35 ans. Il est bon de se repeter pour marquer l’absurdité de cette loi.
  • L’adoption peut également être demandée par une personne de l’un ou l’autre sexe âgée de plus de 40 ans.
  • Les candidats doivent avoir 15 ans de plus que l’adopté.
  • La présence d’enfants biologiques au foyer des candidats fait obstacle à l’adoption au Cameroun. Ceci ne concerne pas les enfants déjà adoptés par les candidats à l’adoption.

Comment adopter ?

Au Cameroun, il existe deux types d’adoption reconnus par le Code civil: l’adoption simple et l’adoption plénière. La première permet à l’enfant de garder des liens avec la famille. Tandis que la seconde est le contraire.

Dans l’article 368, le code civil camerounais stipule que tous les enfants susceptibles d’être adoptés doivent être

«âgés de moins de cinq (05) ans et abandonnés par les parents, ou dont ceux-ci sont inconnus ou décédés»

La liste interminable

Dans le cas d’une adoption plénière, le postulant doit prendre attache avec la famille de l’enfant à adopter. Il doit produire :

  1. une demande timbrée,
  2. Un extrait de casier judiciaire,
  3. Un extrait de l’acte de naissance ou la copie conforme de sa carte nationale d’identité,
  4. Un certificat médical attestant,
  5. Le bulletin de salaire ou la justification d’un revenu stable,
  6. L’acte de mariage (pour les mariés);
  7. L’engagement d’un tiers qui pourrait suppléer l’adoptant célibataire,
  8. Un certificat de stérilité accompagné d’une copie certifiée conforme du dossier médical du postulant, un rapport d’enquête sociale avec avis motivé,
  9. L’agrément à l’adoption délivré dans le pays de résidence (cas des personnes vivant à l’étranger),
  10. Un certificat de domicile.

 

Le dossier ainsi constitué est déposé dans les services du ministère des Affaires sociales. Lequel l’apprécie et décide, soit du rejet, soit de l’inscription du candidat dans LE FICHIER, LE SESAME des familles agrées à l’adoption.

Hum, comprend mieux pourquoi l’adoption « peu orthodoxe » est pratiquée. Et pourtant, l’offre d’un bout de chou croule dans des orphelinats. Bref ! Horriblement outrée, j’espère que mon indignation  s’est ressenti.

Allez son’a ponda !

mbenguetaires* = Diapora 

 

 

 


Le top 10 des supporters Camerounais

Nous sommes à quelques heures du deuxième match des miaous*. Rien ne me ferait plaisir qu’un but. Un seul but, même si on perd. M’en fout, je veux un but. Quoi ? Je suis réaliste. Nous sommes de fervents supporters. Nous sommes de fervents fans aussi versatiles qu’une girouette en plein orage. C’est vrai oh !  La preuve, moi. Nous sommes  20 millions de camerounais et comme lors des précédentes confrontations des chats*, nous sommes 20 millions de coaches. Ce billet est une commande d’un ami. Il souhaite avoir mon expertise de supportrice « fervente » 🙂

Si vous avez des amis camerounais, commencez dès à présent à observer ::::

Au Cameroun, si on devait catégoriser les supporters. On le ferait surement suivant un certain ordre ::: Des plus fêlés au plus plus fêlés. Excusez le superlatif. Mais on est passionné du foot aux pays. Même si nous n’avons pas des stades dignes de grande compétition internationale. Nous quoi ? Comme on dit au pays.

Allez sifflet de coup d’envoi: Voici le Top 10 de l’archétype des supporters camerounais

Supporter-Camerounais-Brazil2014
Must to be in Cameroon lors d’un match @Danielle Ibohn

Au Cameroun, pour mieux regarder un match, il faut être dans les conditions d’un match. Les conditions sine qua non. Les Conditions ? Être toujours plus de 10, à défaut des lieux publics.

En route vers les lieux publics @Danielle Iohn
En route vers les lieux publics même à pied @Danielle Ibohn

 

Au Cameroun, le supporter est toujours sape au Vert – Rouge – Jaune. Avant les premières minutes du coup d’envoi, la ville y est peinte en nos couleurs. Il faut absolument éviter le mot perdre dans toute conversation quelconque.

Supporter-Camerounais-Brazil2014
N’essayez même pas de dire perdre @Danielle Ibohn

Au Cameroun, le supporter boit. Tu veux ou tu ne veux pas oh. Tu prends une. En plus les brasseries nationales ont baisse le prix de la bière. Elle coute 300 fcfa. Avec 3000 Fcfa, tu as droit à 10 bières. La brasserie connait ses clients :p

Les Brasseries ne sont pas loin @Danielle ibohn
Les Brasseries ne sont pas loin @Danielle ibohn

Au Cameroun, lors des matchs il y a toujours un fan club de… d’un des sélectionnés. La plupart du temps, ça chauffe des l’annonce des 11 entrants. Le match commence dès l’annonce hein ?

Les suporters, supportrices tout le monde y est @Danielle Ibohn
Les supporters, supportrices tout le monde y est @Danielle Ibohn

Au Cameroun, les supporters discutent du onze entrants et prédéfinis ceux qui marqueront ou pas. Par exemple, dans un système de jeu   Nyom y est. c’est sur, les occasions de but passeront par son coté . Alors on prie qu’il soit bien réveillé ce matin-là.

 Au Cameroun, il y a toujours un supporter « N’est-ce pas j’avais dit ». Malheureusement ou heureusement DSS (Dieu seul sait) Personne ne se souvient de sa phrase sauf de celle-là.

Au Cameroun, les supporters en étant en même temps le coach sont aussi des joueurs.

Mais Tire. Mais Plat du pied. Mais centre. Mais tacle. Mais Court. Mais revient. Mais cadre non de Dieu!

Au Cameroun, il y a les supporters « je ne veux pas voir ça ». En fait, à chaque action dangereuse quel que soit le côté (le nôtre ou l’adversaire), il ne veut rien voir. Bizarrement, il la voit toujours.

Au Cameroun, les supporters sont parfois clairvoyants. Je m’explique. Tir cadré, ou pas cadré, corner entrant ou pas, Jeu construit ou pas, tant que ça va vers les goals, C’est le but. Mais but Oh!

 Au Cameroun, il y a toujours le gars qui veut tuer le clairvoyant. Quoi ? Il peut vous filer une crise cardiaque.

Ham…et pour le douzième point. Quoi ? Les supporters sont le douzième joueur.

Au Cameroun, on déteste les arbitres. No care about he do, on déteste d’abord lol. Il n’est jamais clair et juge très mal le jeu camerounais. Quoi ? C’est vrai. Les arbitres sont des vendus. Imaginez-vous coupe du monde 90, quart de finale contre l’Angleterre. Ce fut de la pire, la pire des combines, de la triche. Ham… je m’égare.

 

Allez son’a ponda

Allez les miaou

*Chats , Miaou se dit d’un lion indomptable qui ne voit plus le chemin des goals

Lors du dernier match , des lions, j'imagine même pas aujourd'hui
L’ambiance lors du dernier match des lions, j’imagine même pas aujourd’hui


Garde-à-vous 60 microns d’épaisseur !

Une anecdote est à l’origine de ce billet. J’aurais aimé ne pas vivre ce moment de honte. Ce moment où tu te balades dans tout le quartier avec tes outils de « raniania* » à ciel ouvert. Et un de tes voisins qui ne s’abstient de te lancer :  » C’est sûr là, tu n’es pas enceinte « . En effet, j’ai eu la bonne idée d’oublier de ne pas prendre mon sac d’emballage. C’est devenu un habitus au Cameroun. A l’origine de mon ascension sociale (quoi ? Une fille pas enceinte, c’est une ascension sociale au Cameroun), un décret interdisant les emballages plastiques de moins de 60 microns d’épaisseur. Je comprends rien à ce jargon. Alors je suis allée à la rencontre des 60 microns d’épaisseur.

@iCameroon
@iCameroon

Economie verte face au développement

Faudrait faire les choses bien. Alors, commençons par l’historique de ce fait social. Selon l’article 82 de la loi-cadre n° 96/12/05 de 1996 relative à la gestion de l’environnement au Cameroun :

Il est puni d’une amende de 1 à 5 millions de francs Cfa et d’une peine de six mois à un an d’emprisonnement ou l’une des deux peines seulement, toute personne qui pollue, dégrade les sols, les sous-sols, altère la qualité de l’air ou des eaux, en infraction des dispositions de la présente loi.

Une conséquence fâcheuse que voudrait éviter probablement mon cher pays en appliquant ENFIN cette loi. Opérateurs économiques, usagers, tout le monde est concerné par cette dernière. Quoique dix-huit ans plus tard, je ne pense pas qu’il se soucie de notre « bien-être ».

Bref, Pierre Hélé, le ministre camerounais en charge de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable, le héros, notre zéro … (Tadatadaaaaa!) est arrivé sur son grand cheval blanc et a décidé d’appliquer LA loi. Depuis 2012 (Ndlr, on ne saura jamais ce qui s’est passé depuis 1996. Sûrement notre amnésie sommeillistanaise**), notre héros envisage d’interdire 30 % des emballages plastiques produits sur son territoire pour les remplacer par des produits de substitution. Il l’a révélé à l’issue de l’atelier de définition d’une politique nationale de gestion des emballages non biodégradables, le 5 janvier 2012 à Yaoundé.

Contrairement à l’imagerie populaire, c’est depuis 2012 qu’on en parle. Suite à l’arrêté signé conjointement par le ministre camerounais du Commerce et son homologue de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable, le 24 octobre 2012, et blablabla …  réglementant la fabrication, l’importation et la commercialisation de certains emballages non biodégradables basse densité, c’est-à-dire inférieure à 60 microns d’épaisseur, très prisés pour les usages domestiques.

Un communiqué visant à mettre en pratique ledit arrêté a été rendu public, le 6 janvier 2012 13 février 2013. C’est-à-dire un an plus tard… le temps de réfléchir, d’informer la population, de  la sensibiliser. Ham… Non merci je suis juste en train de rêver. Ça ne s’est pas passé comme ça.

Alors :

sont formellement interdits sur l’étendue du territoire national la fabrication, la détention, la commercialisation ou la distribution à titre gratuit des emballages plastiques non biodégradables à basse densité, ainsi que les granulés servant à leur fabrication . Toutefois, ledit communiqué précise qu’au risque d’encourir des mesures de saisie et de destruction, la chaîne de fabricants, importateurs et autres distributeurs ont un délai de 18 mois jusqu’au 25 avril 2014 pour épuiser leurs stocks, ou se conformer à la nouvelle règlementation.

 

Chaque année, le Cameroun perdrait  200 000 hectares de son couvert végétal à cause des sacs plastiques

Selon l’entreprise de collecte des ordures ménagères au Cameroun, sur les 700 tonnes d’ordures collectées par elle chaque jour, 14 tonnes sont des déchets non biodégradables sans compter ce qui échappe à la société.

En 2013 seulement, on a collecté près de 600 000 tonnes de déchets plastiques au Cameroun. C’est trop!

S’indigne Hélé Pierre.

Comme hypothèse de substitution, il recommande l’usage des sacs en papier, en raphia ou des feuilles de bananiers pour emballer les courses. Cependant, des chiffres sont avancés sans source : celles des 200 000 hectares de perte chaque année. Tous les médias avancent cette étude. Mais personne ne l’a vue.

Le recyclage?

Cette activité est entrée dans les moeurs depuis belle lurette. Plusieurs débrouillards, entreprises, PME et Multinationales sont devenus des activistes du recyclage. Cette activité est devenue même au fil des années, source de revenus.

Alors où sont les emballages biodégradables? 

Des usines seront construites avant 2014 pour pallier le déficit, des lois fiscales incitatives ont été mises en place, dixit notre ministre « le héros ». Ham, le souvenir de mon « ascension sociale » me fait dire que non. Il aurait pu m’épargner : à défaut, la ville se balade avec les sacs de marché.

Bref,

Son’a ponda!

* Mes règles

** Sommeillistanaise: Néologisme piqué à mon grand frère Manekang Owona qui traduit le côté paradoxal du Cameroun. Une République qui dort sans pour autant dormir. Une République qui applique des lois lorsqu’elle veut.