Tu n’as pas deux 50 F cfa là ?

11 juillet 2014

Tu n’as pas deux 50 F cfa là ?

J’espère que les faits racontés dans ce billet soient un fait isolé. Quoi? Sinon, la guerre aux 50 F cfa sera déclarée. Le 1er juillet dernier, le Cameroun vit un nouveau rebondissement dans sa vie économique.

Quoi? La défaite des miaous fait partie du premier rebondissement de la vie économique du pays. Entre la surconsommation pour gagner un billet Rio-Douala et les millions dépensés pour qu’ils y soient les miaous et leurs délégations de 200 personnes, nous sommes en présence d’un boom économique. Bon, j’exagère un peu.

Quoique la nouvelle est tombée comme un couperet. Les prix du carburant et du gaz domestique ont été « réajustés ».  Vais pas vous mentir, les émeutes de février 2008 me sont revenues comme un boomerang. Va-t-on revivre les émeutes de la faim?

@Une du Cameroon Tribune
@Une du Cameroon Tribune

Ce billet va être un peu long. Mais souffrez : D – J’aimerais bien masquer mon envie de pas raconter ces faits. Mais il le faut. Alors contrairement à la précédente hausse du prix du carburant, le gouvernement a pensé à tout : les mesures d’accompagnement et aussi la police plus présente dans la ville. Quoi ? LoL. Telle une parade, le gouvernement sort des mesures d’accompagnement. Il offre une hausse pour les salaires des fonctionnaires et la baisse des taxes pour le secteur privé. Autrement dit:

un décret revalorisant de 5% le salaire de base des personnels civils et militaires. Une ordonnance régissant la taxe à l’essieu, réduite de 50 % et 50 % aussi les tarifs trimestriels de la taxe de stationnement. Une somme de 1 500F pour les motos-taxis, 5 000F pour les taxis et 7 500F pour les autobus. Ainsi que pour l’impôt libératoire. 

« Les Camerounais approuvent » titre la Une du quotidien national.  

@Le Septentrion.net
@Le Septentrion.net

Les appels à la grève se multiplient. Mais depuis le 1er juillet, successivement ils avortent. On a tous peur de l’inflation. Cependant ces mesures ne devraient-elles pas lutter contre l’inflation? Notre pouvoir d’achat prend un coup. D’abord, qu’on arrive pas à s’en sortir. Bref, une descente ministérielle « à la camerounaise » s’est très vite trouvée un public ou… pas. N’empêche que le remue-ménage de ces derniers jours commençait à me donner le tournis. Jusqu’au moment où le ministre du Commerce réglemente les nouveaux prix du taxi. Le taxi, tarif jour, c’est 250 F cfa. A partir de 22 h, il passe à 300 F cfa. Ça y est. L’inflation est là. C’est un effet papillon sur toutes les marchandises vendues. Désormais, maintenant, je peux vous raconter.

Tu n’as pas deux 50 F cfa là ?

Suite aux blabla du dessus là, j’ai testé pour vous les tarifs du taxi. J’ai parcouru la ville. Bon, c’est faux. Mais ça faisait tellement citoyen comme la descente ministérielle du dessus là. Allez mon premier taxi sous l’égide des 250 F cfa. Quoi? C’est comme un dictat. Vous comprendriez.

Moi : Taxi? Ecole publique. Chauffeur de tax i: Oui, petit 50.

Bon, je suis petite comme une pièce de 50 F cfa. Je ne sais pas si c’est à cause du jeu de mots que je vais être dans les problèmes. Mais je rechigne pas. Mon corps de 50 F cfa, nous entrons dans le taxi. Le chauffeur me rappelle avant même que je m’asseye que c’est 250 F cfa. Oula, mon frère , je sais. Ha? Il déclare :  » On vous connait « . Alors, je fais la gueule : mon frère, faut partir. Il dépose tour à tour tout le monde. Il ramasse au passage deux autres passagers. Nous sommes trois et nous descendons au même point. Tout le monde lui tend 300 F cfa. Il se plaint. Il n’a pas 50 F cfa. Prenez 200 F cfa et débrouillez-vous pour avoir la monnaie. La jeune dame, toute pimpante (étrangement vêtue d’une mini-jupe en pleine saison de pluie), d’un coup d’oeil genre je ne me mélange pas au bas peuple, l’a très ravisé. Nous remontons tous dans le véhicule. Direction? La station service. Vous savez. Ce lieu où tu cotises sans le voir. Faire du change est un commerce. Pas besoin d’avoir une autre devise pour le faire.

On trouve une longue file à la station. Chose curieuse, la plupart sont là pour un problème de change, le pompiste rogne, je suis stupéfaite. Ce n’est pas une histoire de 50 ce monde-là. Bon, c’était juste 10 véhicules, plus 3 motos-taxis. Le pompiste veut des consommateurs, pas du change. Il dit : « Non ». Chose curieuse, un commerçant refusant de vendre. Il se plaint. Il fait de la monnaie depuis la matin. Alors, nous ouste! Le chauffeur de taxi est dépassé et commence à se plaindre de la hausse des prix à la pompe.

Euh… Moi : Mon frère ? Faut trouver une solution.  

Le chauffeur de taxi : N’est-ce pas tes 50 F cfa? Faut partir même.

Ham… Moi, je calcule direct dans ma tête. Il me faut le retour. J’ai sorti mes 5 pièces de 10 F cfa. Quoi? C’est de l’argent oh!

Allez son’a ponda!

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