Danielle Ibohn

Je suis camerounais et je suis du Front national

Il est 6 heures et mon horloge interne me rend nerveuse. La veille, j’ai dormi à 3 heures du matin. Suis-je vraiment réveillée ? Suis-je vraiment reposée ? J’émerge peu à peu. Et les souvenirs de la veille se bousculent dans mon hémisphère gauche. Mais seul un événement me fait sourire béatement : mon voyage en train. Il eut les allures d’un voyage dans le temps compte tenu de la conjoncture.  J’ai failli le rater. Moi et mes multitudes sacs à dos, j’ai couru après le wagon. J’ai attrapé la main du contrôleur et je me suis glissée dès 6 h dans un univers bien compliqué.

Je suis camerounais, je suis français…

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Ecouteurs aux oreilles, les voyages en train sont d’un ennui, si vous n’avez rien à faire. Alors d’une oreille, je suis de la musique religieuse. Quoi ? On ne sait jamais. Et l’autre oreille vadrouille. Et cette voix, cette voix à l’accent du nord-ouest du pays :

Hé mon frère, vous allez bien ? Je vais à Yaoundé retirer mon « passport ». Votre pays-ci est terrible.

Mes compagnons de train le regardent, tous étonnés. La suite de la conversation nous interpelle sur son statut d’immigré en France. Il raconte une histoire de passeport mal fait par un officier d’état civil camerounais, évoque son incompétence, et par ricochet celle du pays. Comme piqués dans notre amour propre de Camerounais vivant au pays, et non dans la jungle avec des animaux, nous commençons à nous intéresser à cette histoire. L’homme vit en France. Il a une carte de séjour et entame un processus de renouvellement de passeport, il a dû revenir aux pays pour récupérer le sien. Pourquoi ? L’officier d’état civil a mal écrit son nom. Sur son acte de naissance, il ne possède pas de prénom. Sur sa carte de séjour en France, si ! Sur sa carte camerounaise, non ! Par conséquent, sur son passeport, pas de prénom. Ses diplômes également, pas de prénom. Alors il s’insurge. Mes collègues d’en face le traitent de faussaire. Ils sont choqués par son comportement. Le monsieur tente d’expliquer en vain sa double nationalité. Il travaille en France, mais ses diplômes camerounais peuvent lui apporter plus. Il parlait français, mais son accent trahit une langue qu’il parlait auparavant : l’anglais. Alors tout le monde lui dit parle anglais. Il dit : « Non je suis français, je suis intégré ».

Je suis noir et j’aime le Front national

Cette phrase nous a presque choqués : « Je suis français, je suis intégré ». Il y a comme un temps d’arrêt parmi les autres passagers, on essaye d’accuser le coup. Et l’un d’eux dit : « Comment pouvez-vous penser comme ça ? Vous, immigrés, maux de la non-croissance de la France selon ce parti.  Son discours envers les immigrés n’est pas tendre  ... »

Il rétorque : « Je suis noir, j’ai mes papiers et je suis pour le FN. Pourquoi ? Le parti veut juste limiter, voire arrêter l’immigration, c’est tout ! Ce ne sont pas des propos racistes. Et elle a bien raison Marine. »

Alors je lui demande : « Savez-vous ce que rapporte l’immigration à la France ? » Il me répond  : « Non ! »  Connaissez-vous le montant de F CFA gagné par les ambassades de France en Afrique ? Connaissez-vous le nombre de rejets de visas, le montant des frais d’études récolté chaque année ? Non, il ne le sait pas…

Allez, Son’aponda


Et si…

Il est 18h40. Je suis au bureau. Je suis en plein rush. Je m’enfous un peu ? Je danse sur du Toofan (Gweta). En me rappelant de ma journée, j’ai une drôle de sensation. Avoir un chagrin d’amour, est ce moment où la lucidité prend ses aises dans votre cerveau. Je suis en plein dedans. Vous avez le regard perdu, l’esprit ailleurs et un laps de temps, lorsque vous revenez à vous… Vous êtes parfois des témoins inattendus.

@vimeo
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En temps normal, vous trouverez ça normal (excusez la tautologie), mais votre cerveau est lucide. Je suis allée faire des courses au centre-ville.  Au milieu de la foule, les passants font des  achats. L’ambiance est bonne enfant. Cette question envahit mon cerveau lorsque je la vois: Pourquoi autant de mentales dans la ville ? Son odeur me réveille de ma « léthargie », me retourne. C’est une « folle ». Elle n’a pas pris une douche, ça fait des lustres. Les badauds parlent de magie noirequi n’aurait pas marché. Elle n’a pas dû donner sa famille. Elle n’a pas pu les livrer à une mort certaine. Sa sentence ? La folie. Elle veut des FCFA, conduire des grosses voitures, acheter de belles chaussures. C’était un fait isolé ? Les gens aux pays aiment parler. C’est la fin d’année et tout le monde aime parler de magie noire. C’est dangereux cette saison des fêtes, lance une dame, c’est bien fait pour elle. 10 min plutard, débarque une autre malade mentale. Elle est vêtue, elle. Elle pleure : j’ai perdu mon fils. Vous pouvez le sauver. Elle arrête les voitures. Elle s’accroche. Tout le monde reste estomaqué, pétrifié. Comme si la venue de cette « folle » présage une mauvaise fête?

Allez, Son’a ponda!


Tu sais, même lorsque je mens, je t’aime…Paris

3598596311_84211f2566_bJe suis censée commencer à faire un visuel, mais cette histoire me turlupine. Décembre, c’est la saison des mbenguentaires au pays. Qui dit mbenguetaires, dit Hommes de la diaspora, dit Hommes blanc. Autrement dit, nos « chers frères et sœurs » de la diaspora reviennent au pays. Nos chers frères blancs viendront faire du tourisme au pays. C’est la saison des retrouvailles.

La charité commençant par soi, parlons de la diaspora.

L’imagerie populaire veut que tout homme blanc possède une fortune en France. L’imagerie populaire veut que celui qui a traversé*, possède une fortune. Alors, c’est bien normal que l’étalage des richesses fasse rage au pays en ce moment. Tout le monde cherche à mettre l’argent** à terre. Au Cameroun, le m’as-tu-vu a une place prépondérante dans l’ascension sociale. Plus tu montres que tu en as, plus tu es respecté. Même si nos chers mbenguetaires bossent durs, cotisent, se bagarrent, s’acharnent, se prostituent (Hommes comme femmes) pour satisfaire ce statut social, tout le monde les envie. Faut-il les envier ? L’Eldorado serait-il réel ?

@SrickersVille
@SrickersVille

Les métiers de Paris.

Ils veulent tous aller à la Ville lumière, les Camerounais. On y trouve des euros dans les arbres, partout. Faut « juste » bosser dur ! Néanmoins ce qu’on ne dit pas, c’est que ton frère ne l’est pas en France. C’est la loi de la jungle, de l’individualisme. Alors la plupart choisissent la facilité.

3 Etats de fait qui poussent nos frères à se consolider dans cette misère mentale et économique : les métiers dits « faciles »

  1. Tu sais même lorsque je mens je t’aime… Etre gigolo à Paris est le métier à la mode. La vie est si dure à paris. Et la facilité ? Faire le gigolo ? On y prend du plaisir et alors… L’essentiel, c’est de construire un immeuble au pays et rentrer gérer. C’est la loi de la jungle.
  2. Se marier pour obtenir la nationalité, faire des enfants, beaucoup d’enfants pour bénéficier des allocations familiales
  3. S’endetter pour fêter au pays et ne plus pouvoir rentrer.

La solution ? Rentrer ? C’est un signe d’échec au pays. Combien de personnes sont cataloguées, affichées lorsqu’elles décident de revenir. Et pourtant…

Puis il y a nos toubabs ! Ah nos Blancs ! Ils sont de plus en plus nombreux. Fuyant la misère de l’Europe, ils viennent avec leur allocation, leur plan retraite faire la belle vie au Cameroun. Vive la devise du F Cfa. Alors les promesses de mariage aux Camerounaises « de partir » sont présentes à tout va.

 

Tout le monde veut partir. Le prix à payer est lourd, cher. Les choix sont des choix !

Chacun fait les siens et c’est aussi ça la vie… J’irais aussi à Paris

 

Allez son’aponda !

*Traversé = Allé en France

** Mettre l’argent à terrre = faroter, donner de l’argent, faire des cadeaux


L’absurdité d’un équilibre …

Il est 14h15. Ma machine télécharge une application. Elle met du temps. Je m’impatiente.  Le signal download m’indique 50%. Je ne suis pas sortie de l’auberge. En fond dans mon cerveau, la voix d’Ali baba berce mon angoisse. C’est ma nouvelle playlist.  C’est du funk joué par un nordiste, les gens du nord comme on dit chez nous. La révolution, commence par la prétention à se battre face aux préjugés.  Le clip est un hymne à l’époque . Elle faisait partie des « bons points » donnés par le gouvernement à toute personne participant à l’ « intégration nationale ». Le Cameroun compte  200 tribus, il va s’en dire.

@Inmed
@Inmed

L’équilibre régional? L’équilibre des genres?  Mercredi dernier, j’assistais à un lancement officiel du programme des Etats-unis pour les femmes : AWEP. Ipso facto, le problème s’est posé . Elles ont des difficultés dans l’entrepreneuriat. Doivent-elles demander une discrimination positive pour l’entrepreneuriat des femmes. Le débat allait bon trait. La méritocratie aurait-elle sa place dans une telle politique ? Les dérives ne sont pas bien loin ? L’équilibre régionale, fléau qui s’incruste dans les artères du Cameroun et nuit-elle à la méritocratie ? Sommes-nous à l’abri d’une guerre ethnique? Tout le monde a peur?  Si, non ? Si, oui?

Bref, mon téléchargement vient de se terminer.

Allez, Son’aponda !


Le pipiroom de la république

 

Il est 4h58 minutes, photoshop ne m’aime pas. Bon, je travaille sur un visuel et c’est un peu compliqué. Je suis stressée alors j’écris. Je vais vous parler aujourd’hui du pipiroom de la république. Vous avez une appréhension ? C’est bien normal !! Mais je ne parlerais pas de politique proprement dite. Quoique lorsque tu vois la photo ci-dessous, tu te dis, Ah merde!

 

@Danielle Ibohn
@Danielle Ibohn

Ceci est le pipiroom de la république : la rue Mpodol Ruben um Nyobè. Pourquoi ? Parce que j’y ai fortement contribué. Quoi ? C’est vrai !  Lorsque vous quittez  Douala pour yaoundé, le trajet est pénible. C’est 4h30 de routes, de verdures interminables, de  queue de poisson à vous rendre cardiaque. Alors dès l’agence, on se prépare : Boisson, jus, eau, nourriture, comme si on s’apprête à aller à l’échafaud. Cependant le corps obéit à des règles d’impuration indémontable. Dans 3h 30, on aura envie tous de faire pipi, d’uriner. Heureusement pour nous, le chauffeur du bus connait de petits endroits où nous pouvons profiter du bonheur de pisser à l’air libre. Quoi? les femmes,  ça pisse :p

Alors, nous avons cet endroit. Vous imaginez le nombre de personnes, de bus, de nationalités qui sont passés chaque fois.  Notre politique pour nos héros nationaux ne se répercutent-elles pas de manière inconsciente sur nos attitudes ? On pisse sur notre histoire et c’est bien ça l’histoire.

 

Allez Son’aponda


Nobody cares about your hashtags – Cameroon

Il est 5 h 30 minutes. Mes yeux ont très vite fait de s’ouvrir ce matin. Le manque de sommeil est dû au stress, me chuchote mon cerveau. Néanmoins la première personne à laquelle je pense c’est Ngimbis. Je ne suis pas amoureuse, ralalala. Mais la discussion de la veille m’obsède. Nous sommes des blogueurs, de vieux blogueurs. Essoufflés par le temps ? On commence à le croire. Nous produisons en moyenne un billet par mois. Moyenne en baisse, que dis-je, en chute. Mais la passion y reste. Nous parlons de notre difficulté à faire des articles de qualité, des articles argumentés, recherchés, fournis de manière fréquente. Ils peuvent prendre des heures, des jours, des semaines.

En termes d’efficacité, les blogueurs francophones ne sont pas nantis. Ils aiment « bien » écrire les blogueurs francophones, déclare Flo. Ils font de longues phrases. Par conséquent, ils sont moins fréquents sur les plateformes.

Alors, bloguer efficace devient une évidence. Pour débuter ce parcours initiatique vers le blog efficace (Moi pawadan suivant les règles du maître Jedi), je ferais des petits blogs posts. Commençons ce parcours par une préface signée : mes proches. Au Cameroun, être blogueuse se résume en une phrase:

Donc de tous les travaux qu’il y a sur la terre, c’est traîner sur Internet qui t’intéresse ? Tu es une paresseuse en gros.

Je vous parlerais alors de ceci.  Je vous parlerais de la photo ci-dessous. Je l’ai reçue ce matin.

@Danielle ibohn

J’ai ri à en pleurer. Ceci résume tout l’amour que mes proches ont envers moi blogueuse. J’aime cet univers. Et cette « attention » me touche. Son humour encore plus. Mes gens commencent à comprendre mon univers. Il y a cinq ans, fallait expliquer Hash – Tag?  😉 Voilà. Premier billet, un paragraphe, journaliste de proximité, c’est fait. Une épitaphe de l’ancien style ? : D Je ne le crois pas. C’est l’à-propos.

Allez, son’aponda !

 


Bienvenue chez les Fecafous!

En l’an 2019, plus précisément en janvier, le Cameroun accueillera la 31ème édition de la coupe des nations.C’est la plus grande fête de football. Elle est attendue sur le continent. Nos Stars rentrent. Nos  footballeurs immigrés reviennent au pays. Adulés, les voir jouer au football reste un délice. Cependant subsiste la rivalité ambiante locaux-Pro. Et l’on dit parfois : plus votre équipe est constituée « d’expatriés », plus vous avez des chances de gagner. Chose que je démens bien évidemment suite à la débâcle des chats domptés lors de la dernière coupe du monde. Quoi? C’est vrai? Lol

@CamFoot.com
@CamFoot.com

Ah ! Les chats domptés ! En 2019, on ira les applaudir dans le nouveau stade de Limbé, dans les stades « retapés » de Yaoundé et de Douala. Et peut-être dans les échafauds de ce qui devrait être construit ? Noooooooon ! Je ne suis pas pessimiste. Je suis juste un tout petit peu réaliste. Bon, un peu trop. Quoique, lorsque vous remarquez ce qui se passe ces derniers jours dans notre pays, tout laisse croire à un fiasco.

La fédération Camerounaise de football (FECAFOU)

Je suis une fan de foot… et c’est à cœur ouvert que je m’inquiète. Nous avons un précédent en matière de jurisprudence. Alors Ferons-nous comme le Maroc ? Pourquoi j’en parle ? Cette année, c’est l’année de l’élection du nouveau président de la Fecafoot. Pardonnez la tautologie. Vous savez celui qui gère le football camerounais, les primes, le sponsoring, les prises en charge et le nombre inqualifiable de membres dans la délégation des lions lors d’une compétition internationale.  Quoi ? c’est vrai ?!!! Il n’a aucun compte à rendre au gouvernement, encore moins au ministre des sports C’est un état souverain.

Alors comme dans la plupart des processus électoraux en Afrique, ce sera une lutte sans merci. Bien qu’on connaisse déjà le vainqueur. Quoi ? C’est vrai ! C’est le système en place.

Le Cameroun souffre de ses dirigeants

Depuis plus de quinze années, les présidents de la fédération de football finissent leurs séjours  en prison. Ils sont accusés de détournements, de corruption. Je vous laisse imaginer la manne de ce poste. Alors ces dernières semaines étaient cruciales pour le prochain « Homme-fort ». L’on devrait avoir un aperçu de l’équipe qui nous guidera vers le « sacre » d’une organisation « réussie » de la CAN 2019. Oui, les guillemets ont leurs places, lol ! Malheureusement, on a assisté au vandalisme dès les élections des délégués. Oup’s, je vais trop vite. Je vous explique.

Pour déposer sa candidature en tant que président de la FECAFOU faudrait avoir un dossier complet examiné par une commission. Entres autres multiples éléments, les candidats devraient être parrainés par des délégués de chaque ligue. En d’autres termes, le président de la Fécafous est élu par les membres de l’assemblée générale. Cette assemblée est constituée en majorité de délégués. Le Cameroun a 10 provinces, cependant la plupart ne possède pas d’équipes dans les divers championnats. Voilà pourquoi Douala et Yaoundé sont des lieux stratégiques. Ils sont cruciaux dans la présentation des candidatures et lors des votes. Article 10 alinéa 2 du Code électoral :

2. Le dossier de candidature des candidats aux postes de président et de membres du Comité Exécutif comprend :

a) une déclaration de candidature sur le modèle fourni par la FECAFOOT ;

b) un bulletin n° 3 de l’extrait du casier judiciaire datant de moins de trois

(03) mois de chacun des membres de la liste ;

c) une copie légalisée de la carte nationale d’identité de chacun des membres de la liste ;

d) un reçu attestant du versement de la caution ;

e) pour les candidats non délégués à l’Assemblée Générale, les lettres des parrainages requis sur le modèle fourni par la FECAFOOT, portant les signatures légalisées de leurs émetteurs.

Alors on peut comprendre qu’ils aient vandalisés un hôtel. Si, si, si, c’est bien normal. Bon, je vous réexplique. A l’issue d’un exploit spécial, les sponsors offrent  une prime spéciale à reverser aux lions. Ces primes sont inconnues aux poches des lions et à l’oreille du grand public. Tenez par exemple, c’est ces jours-ci  apprend ce fait.

A l’issue de la réunion tenue hier, le Comité de normalisation de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) a pris comme résolution de donner une prime « spéciale » de 25 millions de Lions indomptables. Une façon de célébrer la qualification de l’équipe nationale pour la CAN 2015, après avoir été absente durant deux éditions successives. « Dans le cadre de la convention avec Puma, il y a une prime versée par le sponsor pour ce genre d’exploit. Nous avons décidé d’attribuer aux Lions indomptables, une quote-part de cette prime » – Cameroon Tribune du 20 Novembre 2014.

Vous imaginez l’engouement, l’attraction, la force, et surtout l’envie de devenir le Big boss. Alors revenons aux faits. Chaque candidature devait avoir la caution d’au moins huit délégués, sur les 92 que comptent le corps électoral de la Fécafoot. Normal, c’est faisable. Ils sont six candidats :

–          Tombi à Roko Sidiki, actuel secrétaire général de la Fecafoot

–          Joseph Antoine Bell, ancien gardien des Lions indomptables ;

–          Jules Frédéric Nyongha, ancien coach de la sélection nationale de football ;

–          Robert Penne, ancien vice-président de la Fecafoot ;

–          Robert Atah, directeur technique national adjoint n°3 ;

–          et l’unique femme en course : Mme Mebande Brigitte épse Abdoulbagui, ancienne présidente d’Union D’abong Mbang, un club de division régionale à l’Est du Cameroun

Apparemment non ! Ce ne fut pas possible !  J’aime mon pays hihihihi ! Allez refaisons un tour à Douala, lieu stratégique pour récolter plus de délégués. Mardi 11 Novembre 2014, première tentative d’élection des délégués  dans un hôtel de la place. Bilan : un hôtel vandalisé, bagarres, des blessés, hôpital. Mercredi 12 Novembre, deuxième tentative : police, séquestration, une route barrée, brigade anti-émeute, force de police. L’enjeu ? Mettre le maximum de délégués à sa botte.

La rue durant l’élection des délégués Crédit photo: @Danielle Ibohn
La rue durant l’élection des délégués Crédit photo: @Danielle Ibohn

Bilan des candidatures prises : une seule… Devinez qui ? Celle de l’actuel sécrétaire général de la Fécafou, comme par hasard.

Allez,

Son’a ponda *en voulant jurer, crier mais les mots ne sortant pas tellement je suis dépassée*

 

 


Cameroun: Les choses du pays

Les choses de ce pays! Chaque fois qu’on prononce cette expression au pays (excusez la tautologie), il est clair qu’elle n’est pas de bon augure. Elle révèle le caractère absurde des camerounais. Je la prononce de plus en plus. Je vous explique. Depuis peu, je passe le clair de mon temps dans les transports urbains, et les apéros si j’arrive à assister… Ce billet est une série de mini-histoires.

En un l’apéro et mon selfie avec le gouverneur !

Au Cameroun, nous avons un concept « IYAUNE? » Si, si, le point d’interrogation a sa place.  Traduction? Apéro ! Quoi? Nous sommes toujours en mode question chez nous. Faut noter que je n’ai pas toujours le temps d’y être à ce type d’apéro. Quoi? C’est vrai! Alors lorsque le sms est arrivé: « IYAUNE à 18h au CDF», j’ai contrôlé ma to-do-List… Et j’ai trop trouvé du temps ? Olé, feux d’artifice, limbo, secouement du popotin (oui, ça se dit, c’est mon blog ou bien ?). Une heure plus tard, je m’installais des boissons à la main, des cacahuètes. Je passais du bon temps : blagues, histoires, rire, fou rire. L’ambiance était bonne enfant. Comme les secondes qui s’écoulent à la 24 chrono, rien n’allait se passer comme on le pense. Comme l’accalmie durant les films d’horreur, Ring, ring,… une péripétie n’est pas bien loin.

Soudain, débarque un groupe de personnes…Normal, nous sommes dans un bar huppé. Mais comme un sniper, pointant son arme vers vous, la lumière rouge n’a pas mis longtemps à apparaitre. La serveuse nous approche :

S’il vous plait ! Puis-je vous demander de changer de table ?

Nous sommes perplexes, y a-t –il un souci ? Elle nous informe qu’une personnalité doit venir diner, il faut libérer notre table. En bon camerounais, nous avons répondu non !!!! Oui ! Quoi ? Nous sommes dans un pays libre et blablabla…  Alors fait son entrée, visiblement un chef du protocole. Il nous dit :

  • Le gouverneur est entrain de quitter la province. Ils seront là d’une minute à l’autre. Vous devez libérer la table.

Alors on s’enflamme. On s’énerve. On gueule. On ne bouge pas. Non mais! Révolution! Power to the apéro, Apéro to the people ou Apéro!! Apéro!!  Mais cette expression nous a stoppé tout court. Elle a tout changé:

« La maison vous offre la prochaine tournée »

Alors là, on n’a pas rechigné là ! Nous nous sommes déplacés, mais sans résister  verbalement. Quoique l’arsenal, déployé aux sorties du bar, nous en a dissuadé : voitures de police, sirènes, chiens, motos. Je suis sûre qu’un sniper était planqué, pas possible !

Il me faut un selfie avec lui. C’est la moindre des choses, je crois. Non ? Pas vous ? J’ai attendu près de  45 minutes, il n’est jamais venu mon gouverneur : Les choses de ce pays !

En deux, Les transports urbains et mon selfie avec le tribalisme !

Il est 19h30 et je rentre du taf. Je prends un taxi et je suis d’office à la cabine. J’occupe le siège traître. Vous savez, celle qui est prévu pour un passager, mais que deux personnes occupent pour lutter contre la vie chère. Quoi ? C’est vrai ? On participe à l’augmentation du pouvoir d’achat de la classe moyenne.

Nous tombons dans les embouteillages. Nous avons pour une heure maxi. Normal ! Si, si, ça c’est normal au Cameroun. Alors chacun s’occupe comme il peut. Le chauffeur appelle un ami :

  • Allo ! Allo ! Gars, tes où ? Il faut qu’on se parle! Tu te rappelles de la ga* de samedi ?
  • Waaaaaye** ! (j’imagine la réponse hein ?)
  • Gars, elle est bien mais gars, c’est une douala. On a parlé pendant des heures. Elle est intéressante, mais molla*** elle est douala. Je te dis !
  • Gars ! Et puis quoi ? (Bon, j’imagine toujours  la réponse) C’est une ga ! Wanda !
  • Gars, elle est douala. Elle n’est pas sérieuse. Pardon trouve-moi une autre.

A peine, il raccroche. Une voiture venant de l’autre côté de la route veut rentrer dans la file. Le chauffeur fait une manœuvre et la bloque. L’autre automobiliste s’énerve et gueule :

  • Rentrer chez vous ! Il y a la route même chez vous ? Bamenda !

Alors le chauffeur répond :

  • Tribaliste ! Le Cameroun est ce qu’il est aujourd’hui à cause des individus comme vous !

Je l’ai regardé du coin de l’oeil… genre hammmm… Les choses de ce pays !

Allez,

Son’a ponda!

 

ga* ….. Une fille

Waaaaaye**  … oui

Molla*** … gars

Wanda ! … tu m’etonnes