Un Baiser sur le Cameroun
Je l’écris à chaud ce billet. Ça bout au-dedans de moi. Je ne sais quoi faire, sauf écrire. Les sentiments se mélangent dans ma tête. Ma vie d’ici, ma vie d’ailleurs et mes regrets. La plupart ont souvent du mal à le croire, mais je me livre très peu sur ce que je ressens. Je ne peux m’y résoudre. Mais sur ce point, je vous donnerais une partie de ceux que je pense.

De retour sur mes terres, je suis comme une vierge devant son premier amant : entre excitation et peur. Et pourtant, mon Cameroun n’a pas changé. Il a le même soleil, les mêmes gens. Sa pluie reste insolente. Sa circulation, ses embouteillages sont un capharnaüm. Cependant, mon regard a changé.
Les camerounais sont des râleurs
Je ne l’avais jamais remarqué. Mais on râle tout le temps en fait. Pour tout et rien, on est toujours en train de s’invectiver comme une amante sachant son désir ardent mais refusant de céder facilement à son mec. Je ne sais pas pourquoi mes comparaisons sont liées au sexe. Je l’écris et je m’entonne moi-même. En gueulant contre la circulation, le chauffeur taxi qui me conduit au boulot me met presque en colère. Je voulais gueuler : « oh ! Conduit ! Parler, ne sert pas à grand-chose. Personne ne t’écoute là ! Sauf mes tympans qui sifflent encore malades du vol de la veille ». Bref ! La dame à côté de moi n’en démord pas. Elle est assise seule, pianote son téléphone. Le mec à coté tente de lui arracher un sourire. Elle marque son rejet par une impolitesse qui me met presque hors de moi. Elle ne lui répond pas. Le mec insiste. Alors elle râle sur sa beauté et le fait qu’elle veut rester tranquille. J’aurais aimé lui dire : t’auras pas 30 ans éternellement.
Les camerounais sont charmants
Bizarrement à ma sortie du taxi, je me rappelle que je faisais pareil. J’étais d’une niaiserie, d’une impolitesse! Elle n’engage à rien la conversation. Elle ne prétexte rien la conversation. Les rapports femmes-hommes au Cameroun sont trop centrés sur le sexe. C’est un a priori que nous avons toutes les camerounaises. Ils m’abordent juste pour coucher avec moi. Alors je ne lui parle pas. Je trouve ça presqu’insultant. Ils sont pourtant charmants nos hommes. Ils nous abordent. Nous disent qu’on est jolie, belle. Nous invitent à prendre un verre. Et si on le souhaite devenir leurs petites amies. C’est simple en fait ! Mais ils nous diront jamais « je t’aime », mais « je fais ça pour toi… ».
Dévoilent difficilement leur sentiments les camerounais
En côte d’ivoire, j’ai eu un « Je t’aime » deux fois. Je me suis sentie bizarre. Je ne l’avais jamais entendu. On ne me l’avait jamais dit. J’ai commencé à m’habituer à cette expression. 10 jours à l’entendre, on finit pas se dire c’est normal. Mais à mon retour, ce fut l’indifférence de mes potes, de mes sœurs et frères qui m’accueillaient. Cela m’a paru étrange. Seul mon neveu s’est gréffé à moi et m’a couvert de câlins. Pourtant même moi je le faisais : « Tu es arrivé ? C’est bien. » Et on vaque à nos activités. Je pensais que je ne servais à rien. Et pourtant, je leur ai manqué quand même. Ma non-présence (Scotchée à mon ordi) a marqué de son absence.
Ah ! Le paradoxe camerounais. Toujours aussi surprenant. Ils sont capables de vous aimer, de vous détester en même temps tout en vous conseillant et s’invectivant derrière votre dos de votre laxisme à comprendre les choses. Super exigeants, froids de prime abord, ce sont des ours en faits. Je comprends pourquoi je me sentais toujours aussi à part. Je suis dans le ressenti et je le montre. Mimiques, paroles, ecrits, je mets mon ressenti.
A l’aéroport Confidences pour confidences comme une sorte de compte rendu de l’aventure, mes compères blogueurs se lâchaient sur ma personne. Ils me trouvent trop douce mettant les « Chou » devant les prénoms, trop de Stp, toujours à s’inquiéter loool. Une révélation Mondoblog Abidjan loool.
Allez, je suis revenue,
Désolé supportez encore looool,
Son’a ponda.
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