Le New York Times, mon Cameroun et moi

25 avril 2014

Le New York Times, mon Cameroun et moi

Il est 22h 25 et je n’arrive pas à dormir. J’ai milles et unes pensées qui bouleversent ma vision du Cameroun. J’aurais dû écrire sur Buéa, une des villes anglophones du pays. Ville où t’as l’impression de ne pas être tout sauf au Cameroun. Tellement l’ordre y règne et le sens du paradoxe n’a pas sa place. Bref! J’aurais dû écrire sur le Mont-Cameroun, sa ville très arc en ciel. Oui! Où toutes les filles savent tout porter sauf des couleurs sobres. Comme si elles célébraient un hymne à la vie. Avec en fond sonore les percussions de la musique naija, j’avais l’impression de revivre.

@courrierinternational
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Au nom de JESUS… Amen 

Puis il fallut que je sois choquée par le côté  « Religieux » des camerounais. Au nom de JESUS sont sur toutes les bouches: Catholiques, Protestants, Témoins de Jehovah et surtout Pentecôtistes. On assiste à toutes les dérives. Au nom de Jesus, on se balade pied nus. Au nom de Jesus, j’ai cédé tous mes biens au pasteur. Au nom de Jesus, je fais la queue pendant trois heures pour voir une peinture à eau. Au nom de Jesus… Ham pour les témoins de Jehovah. Ça ne vaut pas la peine quoi? On a déjà claqué la porte au nez. Ensuite, Il y a la popularité des films nigérians. Oui! Cette popularité fait transparaître cette foi qui caractérise le Camerounais. Quoi? C’est vrai! On peut transformer un palu en Cancer. La science occulte, la loi du Karma. Parfois, je me dis mon pays ne ferait pas pire. Heureusement que non! OUI! Heureusement que mes Mbenguetaires (La Disapora) existent.

Mais le pays ou tu l’aimes ou tu ne l’aimes pas, ou tu la quittes

Le dehors est mauvais. Faut aller se battre en Europe. C’est le crédo. Aujourd’hui ma génération est en Europe. Revient au pays pour les vacances claquer leurs euros. Puis il y a une catégorie de mes sœurs là, les filles qui ont « réussi ». Elles ont épousé un blanc. Elles reviennent au pays sous fonds de bottes et d’enfants métis. Alors elles affichent leurs réussites, leurs trésors de guerre : le White. Quoi? C’est vrai! Elles ont de supers pouvoirs à travers le Graal du Western Union.

Lorsqu’ils nous disent « ne venez pas ». Ce n’est pas pour rien. Pardon, faut rester chez vous. Ceux avec ou sans diplômes ou pas, sont souvent obligés d’user d’une certaine forme d’arnaque pour survivre. Héberger son frère en Europe, c’est héberger son ennemi. Car tout est sujet au calcul. Faut se battre pour afficher sa « réussite » en saison de moisson. Alors tout est une question d’économie et d’épargne. Il y a pire lorsque c’est un mariage métissé. Les femmes de chez nous ne savent plus cuisiner. Elles ne peuvent pas vous héberger sans vous mentionner qu’elle n’est pas la fonction publique. De plus nous sommes tous des « fainéants ». Nous qui sommes « restés » au pays. On vit à leurs crochets. Ils savent tout sur tout. Ce sont nos dieux « omnipotents ».

Vous êtes biodégradables…

Lorsque j’ai cru que c’était fini? Rebelote ! Mon oreille s’est perdue sur le poste Nationale. L’usage des sacs plastiques est formellement interdit. C’est une question de santé publique. Faut préserver l’environnement. Je me pose juste la question de savoir si les cimenteries situées aux berges du Wouri (fleuve qui longe Douala) font pareil aussi. J’aimerais savoir si la déforestation massive de l’est et son non-reboisement ne font pas pareil. J’aimerais savoir aussi pourquoi nos espaces verts (parcs municipaux) sont peu entretenus. J’aimerais savoir si les stations de service qui pullulent, ne font pas pareil. J’aimerais savoir si les constructions de centrales à gaz en pleine ville ne font pas pareil. Faut saluer l’effort dit-on. Ne sommes-nous pas biodégradables ?

Affirmation du New York Time…

@NYTimes
Même le choix de la photo est polémique @NYTimes

Alors mon esprit commence à errer en espérant trouver une note d’espoir. Je ne vois que nous, notre dynamisme, notre effort, notre credo On va toujours boire. Non, mais! Hahahaha. Ma revue de presse s’achève là. Oui, c’était une revue. Un coup de gueule face au New York Time qui traite mon pays d’instable. Qui traite mon Cameroun de pays source probable de conflits inter-religieux. J’aimerais juste savoir. N’y a t-il pas quelques annéesdans cette même région d’Afrique Centrale, on voyait le Gabon à feu et à sang. N’y a t-il pas un an, les conciliations des différents protagonistes à l’investiture ivoirienne préfiguraient un retour « rapide » à la normale? Prière de vous occuper de votre courbe de chômage, laissez l’hypothétique a-priori des événements. L’évolution n’a jamais été linéaire. L’évolution n’a jamais suivi des règles préétablies, répétitives et vraies!  Laissez l’histoire se faire . Nous sommes instables. Mais pas l’autre là le dit. Et comme on dit au pays : C’est sauf que faux !

Allez,

Son’a ponda !

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