I have a dream ?
En ce jour, je suis triste. Les touches de mon clavier jouent une mélodie qui m’est familière. Ces notes résonnent comme un écho de désespoir. Je ne pensais pas écrire sur ce sujet, puisque je l’ai déjà fait. Mais il revient de manière incessante. Comme le petit Poucet, j’ai suivi les miettes çà et là. Rien ne concourt à ce que je vous parle de la fracture sociale en Afrique. De l’immigration clandestine en passant par la recherche effrénée des richesses, le développement du secteur informel, hum… j’ose croire qu’on y arrivera. Cette peur du lendemain, des heures qui viennent, des minutes qui arriveront, des tierces qui nous surprendront. J’ai de la peine à penser qu’on pourrait faire autrement. On fait des choix. On ne sait pas s’ils sont bons. Mais on croit faire le bon choix pour nous et ceux qui nous sont chers. Pourtant rien n’est sûr et ne nous rassure.

Nous sommes tous des clandestins
Ce matin, comme à l’accoutumée, je me suis réfugiée dans ma bulle. Elle m’a aussitôt ramenée à l’immigration clandestine. L’histoire de Kingsley m’émeut la « déchirante » lettre du maire de Lampedusa me fait froid dans le dos. Mais, rien n’y fait. Cette peur présente, cette rage de se battre, cette rage de réussir en dépit de tout, ne pas vivre à la charge de… Cette honte qui nous pousse à faire des choix qui nous semblent les meilleurs. De Ngaoundéré aux côtes espagnoles, I have a dream. Au Cameroun, d’un salaire de 30 000 F Cfa (salaire moyen) à un salaire de 400 000 F Cfa voire 1 000 000 F Cfa, I have a dream. Alors on devient des clandestins chacun à notre manière ayant pour seul but : REUSSIR ! Cette peur qui vous noue le ventre dès le réveil. Cette peur du lendemain, qui vous empêche d’être lucide. Cette peur qui vous pousse à avancer sans trop savoir où elle vous amène. Certains choisissent l’immigration choisie. Ils sont dans le désert, ils errent, ils se font escroquer, ils perdent la vie sous des chaloupes de seconde main, ils payent des fortunes pour un avenir meilleur, ils bravent la chaleur, ils bravent les dangers, ils bravent les contrôle de polices sans trop savoir comment, ils bravent la solitude, ils bravent la foi pour certains, d’autres s’y accrochent.
Une Afrique à laquelle j’espère
Ceux qui restent, se cherchent, essaient tant bien que mal d’avoir un projet. « I have a dream ». Lorsque Martin Luther King prononça cette phrase sur les marches du Lincoln Memorial à Washington durant la marche pour l’emploi et la liberté, il caressait le doux espoir d’avoir une société égalitaire, les mêmes droits pour tous. Aujourd’hui, il s’agit de l’égalité des richesses. Elle brise mon continent cette inégalité. Elle crée l’immigration en même temps qu’elle crée de l’emploi. Ils disent (les experts) que c’est plus compliqué, c’est plus difficile. Et pourtant, selon la Banque mondiale, 80 % des Africains sur le marché du travail travaillent à leur propre compte. C’est l’un des taux les plus élevés du monde ! D’ici 2060, 42 % des individus en Afrique feront partie de la classe moyenne ! Alors je finis ce mini billet par une note d’espoir. Bref, en dehors de l’outrecuidance de nos chefs d’Etat.
Allez,
Son’a ponda
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