Danielle Ibohn

Au pays de Daesh… Je suis Garissa

Il  est 5 heures du matin. Et déjà, les appels des muezzins inondent la ville. L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. J’enfile ma burqa. Je ne suis pas de religion musulmane. Mais il faut bien le faire pour pouvoir survivre. On n’entendra plus les cloches : celles de la sainte cathédrale. Il fut un temps, elles résonnaient avec force, une volée de cloches. L’avais-je déjà entendu ce son ? Je ne pense pas. Mais mes grands-parents le racontent si bien. Il fut un temps, on pouvait vivre sans contrainte de religion. Aujourd’hui, l’on feint une croyance. L’on mime des gestes auxquels on ne croit pas.  Les gens de Daesh, ils pensent qu’ils ont vaincu. Ils se pavanent, chacun exhibe sa barbe et son sourire en coin, avec surtout la satisfaction d’un travail accompli. Ils pensent nous avoir convertis, nous avoir annexés. Mais notre cœur pense le contraire. Les apparences… Certains musulmans ne sont pas d’accord…

Ce n’est pas l’islam…

« Tout ce qui est dit dans cette version du Coran n’a rien à voir avec le prophète Mohamed. », s’écrit l’imam.

Il est sur la place publique. Comme des milliers d’autres, il sera exécuté comme tous les vendredis. Régime de terreur, les résistants se font de plus en plus nombreux. Nous chrétiens, nous les « musulmans » nous n’osons pas trop nous manifester. Mais les imams, ils ne lâchent rien. Je ne m’arrête pas. Je dois suivre mon enseignement de prédicatrice. Je me hâte vers l’université islamique.

L’université…

Ce sont des milliers d’étudiantes sur le campus. Elle reste la seule voie pour s’en sortir. Nous les femmes, on n’a plus aucun droit. Alors devenir prédicatrice nous permet d’exister socialement. Internet a foutu le camp, les téléphones portables sont surveillés. On se débrouille comme on peut.

Soudain, j’attends le bruit d’une détonation. L’université est attaquée. Là, débarquent des combattants de Jésus, une centaine environ… Je n’en avais jamais vu un en vrai. Ils encerclent l’université. Chapelet en guise de collier, ils sont parés en toges de prêtres. Je suis saisie de courage. Pourtant ils ont des chars, portent des kalachnikovs, des grenades et crient à tue-tête : au nom de Jésus… Le temps d’une seconde, ils tirent en l’air et demandent à tous de se déshabiller. Ils nous scindent en groupes : les musulmans à droite, les chrétiens à gauche, les mélangés au milieu. Aux musulmans et aux mélangés, ils demandent d’appeler leurs familles et leur dire que c’est la dernière fois qu’ils leur parleront. Ils seront exécutés.

A chaque appel fini, une balle est mise au milieu des deux yeux. Je suis pétrifiée. Je suis paralysée. Je suis en colère. Ils n’ont aucun droit de faire ça. La rage monte. C’est horrible. C’est le messie qui vous punit, scande un homme… Il justifie leur barbarie. Ils ont exécuté 148 étudiants, puis se sont tués. Pas moins de 16 heures d’interminable barbarie, 16 heures d’interminable incompréhension, de rage, de brutalité insensée. Mon esprit divague. Nous sommes dans un univers parallèle. Heureusement, malheureusement, c’est le régime Daesh qui régnait.

Et si… Et si… Je suis Garissa. Je suis Kényanne.


Les lions indomptables de la culture: Indomptables ou bien?

Ce billet est un des ceux que je qualifierai d’égoïste. Je suis désolée, mais je pense que c’est mon blog …ou bien ? L.O.L. Je suis social media manager. Et être au courant de tout sur la toile, est mon devoir.  Je n’aurais jamais pensé que cela m’arriverait un jour.  Mais c’est un fait : les réseaux sociaux sont devenus un facteur de stress. Alors j’ai décidé de consommer moins, de consommer de manière passive, être là sans vraiment l’être, n’interagir sous aucune manière.

La vie d’une junkie

Alors comme une junkie, j’ai décidé d’essayer le monde parallèle des medias sociaux que je visite peu.  Comme des effets « placebo », je me suis mise au gif, au Mooc,  au soundcloud,  et surtout à la musique urbaine camerounaise (Vidéo).  Il faut savoir que je suis fan de rap. A une époque, je voulais l’être. Ekié, il faut vraiment que jeunesse se fasse. Hihihi. J’avais pour artistes-boussole : Jovi, Krotal, , Stanley Enom, Magasco… des artistes rappeurs qui font le bon et le mauvais temps au Cameroun.

La musique urbaine au Cameroun

Avant toute analyse, je tiens à dire que je ne connais rien à l’art. Je suis dans le ressenti. Bon, Je suis hypersensible comme personne, ressentant la portée de chaque mot à la syllable près… C’est vrai que ça ne se voit pas dans mes écrits, mais les poids des mots  ont une importance. Voilà pourquoi le rap est mon style musical préféré. J’aime la rage, l’amour, la peine, la mélancolie, la joie, qui en ressort. J’aime lorsque les mots déchirent la pensée. J’aime lorsque les mots font monter le ton. J’aime lorsque les mots sont si puissants qu’il vous pousse à faire des gestes de rage. J’aime ce  ressenti. Je suis très introvertie, alors ces punchlines me libèrent.

Parlons de musique actuellement. Au Cameroun, le Makossa était cette musique qui s’est expatriée le plus. Sur une mélodie douce, avec des guitares, basses venant de la musique congolaise, ses paroles sont le socle de tout. On parle d’amour, de déception.  Comme la gweta, elle a fait les beaux jours du Cameroun. Des années sont passées et comme la mode, elle n’est plus. Aujourd’hui, c’est la musique urbaine camerounaise qui est à la mode. Elle est ce mélange d’argots, de pidgin, du sampling des makossa à succès, des sonorités traditionnelles mélangées à la musique urbaine. Si les productions sont bonnes (des singles aux clips), ce qui retient mon attention, ce sont les paroles.

Ecoutez la musique urbaine et vous saurez ce que pensent les jeunes

Je suis une camerounaise et tellement chauvine. LOL. J’ai eu plein d’occasion de m’expatrier. Mais rien n’y fait. Pourquoi tu restes ? Je reste pour cette rage qui se lit dans ma vie : réussir. Je reste parce qu’on peut réussir au pays. Je reste parce que ces artistes transcrivent exactement ce qu’on cherche à changer par nos actes quotidiens. La plupart du temps, les medias étrangers se tuent à donner des leçons de vie sociale. Où je veux en venir ?  La classe politique camerounaise dirigeante est octogénaire. Et la question qui me revient à chaque fois : vous les jeunes ? Révoltez-vous !

Vous cherchez à savoir ce que pense le jeune camerounais  vit : Cœur de Lions

Vous cherchez comment on s’amuse, notre façon de vivre :  Owé, Owé

Vous cherchez si on pense réussir : Hein père

Notre engagement : Big Vulture

Vous voulez savoir ceux qu’on pense du gouvernement : et puis koi ?

Dédicaces à Ndunkong, Neptune, Febuary 16th, Gasha, Reniss, Rachel, Tilla, Miss Lena, Adango, Danielle Eog, Jovi, Sadrak, Krotal, Stanley Enow, Numérica, Magasco, Diwouta, Duc-z, Edel Koulla, Ambé, Merci d’exister et faire ce que vous faites et d’ensoleiller mes journées sans réseaux sociaux. Quoi? hihihi.

Son’a ponda!


Le jour où j’ai choisi un pagne…

J’aurais 30 ans bientôt et il est clair que cette étape de ma vie me stresse. Surtout lorsqu’une de vos sœurs se marie. Je vous explique. En Afrique, ça doit être dans l’air ou c’est dans le cours de l’évolution. Mais comme l’extinction des dinosaures, les trentenaires doivent tous passer à la casserole : Mariage. Chacun choisit son conjoint comme il le souhaite. Mon Flopinou a choisi : elle.

Crédit photo Florian Ngimbis J'ai beaucoup aimé hihihi
Crédit photo Florian Ngimbis J’ai beaucoup aimé hihihi

Moi ? Ce sont les pagnes. Quoi ? Vous ne croyez pas tout de même que j’allais vous donner son nom. L.O.L C’est un blog, pas un journal intime.

Revenons aux pagnes. C’est l’accessoire qui fera toute la différence lors d’un mariage au Cameroun. C’est important, j’entends mes sœurs se prendre la tête. Le mariage est dans six mois. Et déjà, elles sont agitées comme des puces. C’est l’étape préliminaire lors de la célébration. Le couple doit choisir un pagne. Bon, rectification, la femme choisit le pagne. Il doit être beau. Et la famille, la belle-famille l’achètent. Ce jour, les familles deviennent une. Et ça commence par la forme. C’est le moment de jouer au styliste, blablabla, les choses de filles.

Radar à mauvais pagne

Il est 16 heures. Mes piplettes* et moi, nous sommes à la chasse AU PAGNE, le saint Graal du Pagne. Elles font des choix. Lorsque j’aime un : poubelle. Plusieurs pagnes ont été mis à notre disposition. Il faut choisir. Tout le monde sait que je suis une geek, mes sœurs en particulier. Et pour savoir, quel est le pagne le plus moche ? Je suis la mieux indiquée. Oui, oui, comme elles le disent : les goûts et les couleurs, ce n’est pas ton truc. C’est sensé m’énerver, mais tant que je suis utile… En plus, j’ai le droit d’amener mon téléphone pour tweeter, alors tout le monde est content.

Boutique où va se passer le drame

Une dame à l’âge mûr nous accueille. Quand tu la vois, tu sais qu’elle s’y connait. Elle nous pose les questions sur le couple. Sincèrement, je les suis d’une demi-oreille. C’est pour quelle occasion, elle demande. Un mariage, mes sœurs répondent en cœur. Ce sont mes sœurs, elles aiment les choses de filles. J’ai mis un temps de retard pour répondre. La dame me regarde, elle a su tout suite : j’étais le radar à mauvais pagne. C’est dans chaque famille, ce truc, je vous le dis. Voulant la faire démentir, j’ai commencé à m’intéresser aux pagnes. Ceci pourrait être bien… Stop, revenons à un fait important (chose que je découvre moi aussi), chaque pagne possède une interprétation dont j’étais loin de me douter. Un pagne c’est pagne oh ! Les motifs ? On s’en fout. C’est africain et puis c’est tout. « Erreuuuuur ! » répondent-elles en cœur. Ekie ! Elles me regardent toutes avec des yeux : toi, ça ne vaut pas la peine quooi ? Bon, il faut savoir que moi et la honte, ça fait un.

Je me dis : non. Je peux le faire *Chanson de Rocky Balboa dans la tête et c’est partie* J’ai commencé à choisir :

Premier pagne : c’est un pagne de deuil chéri

Deuxième pagne : il signifiait ma rivale, notre mari et moi ce sera chaud cette semaine

Troisième pagne : ton pied, mon pied chéri, tu sors, je sors.

Quatrième pagne ? Non c’est sûr je vais trouver le bon. Lorsque je l’ai pointé du doigt. La dame s’est mise à me sourire. Ralalala * We’re the champion dans ma tête direct* Elle vous irait très bien. Là où j’ai su qu’il y avait anguille sous roche : mes sœurs. Elles ont été unanimes. Elles ont leurs sourires dans le coin. Et la question qui tue de la vendeuse : Elle est toujours célibataire, je présume. D’un hochement de la tête, elles répondent en cœur. Ce n’est pas bon signe ça. Je supplie pour la signification. Elles me le disent : « Ce pagne signifie, je suis prête à me marier, faites-vite ».

Allez Son’a ponda !

*Mes soeurs.

Pour plus d’informations sur la signification des pagnes, cliquez ici


Le jour où j’ai rencontré Dieu…

Je tiens à vous dire : ce billet va être rocambolesque. Hihihi.  Débutons. J’ai la chance ou la malchance d’être une fille super maladroite. Je crois, je suis même sûre  d’avoir déjà expérimenté tous les pans de la honte. La dernière en date : les églises éveillées. Ne vous méprenez pas. Je ne fais aucune apologie, aucun procès. Chacun est libre d’adorer un Dieu. Qu’il soit en bois oh ! Qu’il soit en fer métallique, genre IronMan ou spiderman. On s’enfout hein ? Hihihihi.  Moi, je ne vais pas vous dire qui j’adore. Ça va complètement fausser l’ « objectivité » de ce billet hihihihi.

« In Jesus name »

Je suis sûre que s’il y a un championnat du monde de croisade, le Cameroun serait en top-list. Telle l’implantation des bars à Douala (Désolé pour la comparaison hihihi), les églises réveillées ne laissent pas un centimètre carré de libre. « In Jesus name » est la formule magique dont les infidèles se prévalent pour éloigner le Diable.

Les habitations transformées en temple

Alors tout est mis en contribution pour chasser le diable : tambours, casseroles, sono High tech. La nouvelle tendance est les maisons transformées en temple. Aussi, à défaut d’aller au culte, les fidèles organisent des sessions de rattrapage à la maison. Les plus courageux  se transforment en chasseur de démons itinérants. Alors il est habituel d’entendre, les chansons de Dieu, un applaudimètre (Applaudissez pour Jesus dit le pasteur ! Quoi ? c’est vrai hihi) « Chabala chabala », « sort de ce corps », « Demon, je te commande », « Esprit saint, je te vois », « esprit saint m’a parlé ». Je ne sais pas pour Yaoundé, mais chez nous à Douala, on n’est pas surpris par ce genre de discours sortant d’un beignetariat changé en église ponctuelle. Quoi ? C’est vrai. Hihihi

Mon histoire

Les lignes plus hautes sont le décor à l’histoire qui va suivre. Merci d’avoir été patients. Hihihi. Durant la pause, ce n’est pas facile de se restaurer à Douala. Alors j’ai choisi les fast-foods : les restaurants sénégalais. Quoi ? Quoi ? Je vois déjà vos têtes Hihihi. Ce sont nos fast-foods au Cameroun, ekie ! Le restaurant était contigu à une habitation. Moi-même, je marche hein ? Je m’installe, je passe ma commande. Nous ne sommes pas nombreux dans le restaurant. Je suis la seule à commander, les autres clients digèrent déjà leurs déjeuners. Il est 15h, c’est bien normal. Comme un malheur n’arrive jamais seul. Eneo, la compagnie d’éléctricité nationale décide de faire une fête, tout le monde est invité, les jeux de lumières sont en place. Traduction ? Les coupures de courant sont intempestives. L’énergie part toutes les 5 minutes et revient. Or lorsque ma commande est sur la table, elle part définitivement. Et là, les chansons de Dieu, l’applaudimètre « Chabala chabala », « sort de ce corps », « Demon, je te commande », « Esprit saint, je te vois », « esprit saint m’a parlé » inondent le restaurant. Nous vivons le culte de la maison d’à côté. Les tambours utilisés pour la louange nous ramènent un peu de civilité, d’ambiance dans le restaurant. Tout d’un coup, plus rien. Le pasteur commence la délivrance : « Démon, toi qui es logé, je te chasse »… Bon, moi je continue à manger. Cependant je me rends compte qu’à chaque fois que j’utilise ma fourchette ou ma cuillère, cette phrase sort : « Démon, toi qui es logé, je te chasse ». Ekie ! Je suis perplexe. Je continue à manger. En fait, le son de ma fourchette faisait un écho de dingue dans la pièce.  La serveuse s’en est rendue compte, et me fait signe de manger avec les mains. Je m’exécute. Je suis respectueuse, moi. Hihihihi. Cependant, c’est sans oublier ma maladresse légendaire de faire des choses contraires à ce qu’on me demande tellement je veux faire bien. Hhihihi. Je me dis mieux emballer mon repas et partir. En me levant, je ramasse mon sac, qui fait levier sur la table, mon plat tombe. Il fait un bruit de dingue. J’entends : « Démon, je te localise et je t’abats » Euye ! Maladresse sur maladresse, lorsque je commence je ne termine pas. Je suis embarrassée. Je dépose mon sac sur l’autre table. Avec toute la peur de mal faire qui s’en suit, je commence à ramasser le plat. Un homme qui venait vers moi, ne m’ayant pas vu courbée, je lui fais un croche-pied. Il fait un roulé boulé, strike sur les autres tables… J’entends : « Démon, je te vois tomber ». Euye !

La morale de l’histoire ? Quelle morale ?

Ham… Son’a ponda hihihihi.


Les lions indomptables m’ont mis sur un petit vélo sans chaîne

« Dans le cadre d’une opération baptisée “Francophones, tous à vélo!”, Mondoblog a été sollicité par le réseau francophone Vélophonie, qui vise à promouvoir l’usage du vélo dans le monde. Vélophonie vous invite donc à raconter, expliquer, décrire ou même dessiner votre réponse à la question Quelle place pour le vélo dans votre vie et dans votre pays ? en y consacrant un billet sur votre plateforme Mondoblog. »

Lorsque je dis oui à cette campagne, je n’ai aucune idée de ce dont je vais parler. Cependant, J’ai trouvé l’idée bonne et suffisamment « absurde » pour mon blog. Si, si « absurde ». Au Cameroun, le symbolisme du vélo est lié à la classe moyenne. Il est cher allant de 35.000 FCFA  à 70.000 FCFA . Je suis une fille de pauvres. Je ne n’ai pas d’expérience en la matière. Je ne sais même pas pédaler.

@btwn
@btwn

 Alors je vais vous parler de ce que je connais. Nous sommes au lendemain d’une défaite des lions indomptables, de nos chatons vénérés du Cameroun à la CAN 2015, et je suis très en colère. Les abonnés de ce blog savent que je suis une supportrice « passionnée » (un peu trop même hihihi) de nos vénérables « miaou ». Suite à leur énième débâcle, je suis dans un état de tristesse. Pourquoi ? Parce qu’ils m’ont mis sur un « petit vélo ». Halte ! Vous commencez à comprendre … Pour être plus explicite, je vous parlerais de l’expression camerounaise: « petit vélo ».

La définition étymologique (Quoi ? L’argot est une langue particulière)

Petit vélo est une expression, venant…  Sincèrement je n’en ai aucune idée. Certains disent qu’elle vient des prisons camerounaises. Voulant discuter en toute discrétion des matons, les prisonniers ont inventé plusieurs expressions dont celle-ci. D’autres parlent d’une situation de vie. Car rouler sur un vélo signifie, que vous êtes très rapides. De surcroît un petit ? Elle signifie votre côté malin. Vous l’avez compris vous mettre sur « petit vélo » veut dire être très malin. La signification de l’expression va plus loin selon le ton. Elle peut signifier que vous êtes aussi bien malins que malhonnêtes.

 Les miaous m’ont mis sur « petit vélo »

« Quelle place pour le vélo dans votre vie et dans votre pays ? » J’aimerais bien répondre à Vélophonie. Mais vraiment, en ce moment c’est « petit vélo » dans ma vie de supportrice. Surtout lorsqu’on parle d’un « petit vélo sans chaîne ». Je vous explique. Avez-vous déjà roulé sans chaîne avec  un vélo? Pour ceux qui ne savent pas, ceci est très dangereux. Vous êtes sujet à un accident dans 100% des cas. Quoi ? Loool.  Alors dire que les miaous m’ont mis sur « un petit vélo sans chaîne », vous imaginez mon désarroi.

J’ai gueulé… Hé Dieu ! Premier Match… Ils m’ont mis sur le vélo.

Cameroun 1 – Mali 1

Capture d’écran (130)

Deuxième Match, j’ai gueulé… Ils m’ont mis sur petit vélo.

Cameroun 1 – Guinée 1

Dernier et troisième match, j’ai encore re-gueulé… cette fois-ci, ils m’ont mis sur un petit vélo sans chaîne.

Cameroun 0 – Cote d’ivoire 1

Capture d’écran (131)

Pour tout ceux qui me cherchent pour… on va dire, lynchage verbale…

Je suis fermée pour inventaire, voilà c’est dit! : -)

Aie! ça, c’est un petit vélo sans chaîne hihihihi! Normalement, on ne le dit pas, mais puisque c’est.. Bref!

Allez, Son’a ponda!


Le fonctionnaire du Cameroun

@Le Minarchiste Québécois
@Le Minarchiste Québécois

Le service public. Il y a cinq ans, je rêvais d’y être embauchée. Moi et mes rêves qui s’étiolent au rythme cardiaque d’un asthmatique en pleine crise… lol !  J’étais moulée dans cette espèce de déterminisme social : tes parents l’ont été ? Tu le seras *Me pointant du doigt, pour me rappeler mon devoir*. Vous l’avez certainement deviné aujourd’hui, je vous parle du service public. Etre fonctionnaire, c’est quand même sympa. Des heures souples, pas d’obligation d’être présent. Et pourtant… Vendredi soir, rentrant du boulot, je suis tombée sur un fonctionnaire dans un taxi. Il est dans l’administration publique depuis 30 ans. Je ne saurais vous expliquer comment on est arrivé à cette discussion. Alors je vous le laisse. Les embouteillages ayant contribué fortement à ce récit, ce ne sont pas mes mots, ce sont les siens.

La profession de foi du fonctionnaire

Qu’est-ce qui ne fonctionne pas au Cameroun ? Pourquoi tout est à l’air anormal ? Pourquoi des pratiques « absurdes » dans le service public? Alors perché sur ses 50 ans dont je m’imaginais bien évidemment l’âge, il me répondait avec un calme : les mesures d’accompagnement de la loi portant sur le statut du fonctionnaire n’ont pas été suivies. Si, je me souviens, le fonctionnaire était un individu respectable. La faute à la décentralisation ? Je ne saurais le dire. Je ne fustige pas le gouvernement pour cette décision. A sa place, j’aurais fait pareil. Mais une chose demeure, elle concourt à toutes les dérives du système public: corruption, détournement de fonds publics, amalgame entre biens de l’Etat et d’autrui, etc.

L’aménagement des heures de travail

En un, la journée continue : elle consiste à donner la latitude aux fonctionnaires de faire autre chose que leur boulot. Ainsi, ils n’auront pas de mal à arrondir leur fin de mois, compte tenu de la révision à la baisse des salaires. Tout ceci a corrompu le système. Tout ceci a donné du pouvoir à ceux qui n’en avaient pas.

La corruption

En deux : le Camerounais étant ingénieux, a développé au lieu du sens de l’entreprenariat, une manière de profiter du système. Il a développé l’attribution des marchés publics en incluant ses majorations. Il a sa part sur ça comme on aime le dire.

En trois : il a développé le vide, pour qu’on lui propose de l’argent contre son travail. Comme à l’usine, l’administration travaille à la chaine, ma fille. Si un maillon manque, le reste est bloqué. Ils l’ont bien compris, mes collègues. Alors, il s’absente de la chaine. Il crée un besoin, un besoin qu’on est obligé de rémunérer parce qu’on n’a pas le choix. L’absentéisme n’est pas un problème qu’on peut combattre, mais une manière de se faire de l’argent. Et puis quoi ? Le salaire passe. Le pays est à l’image de son peuple et c’est bien dommage dit-il, en claquant la portière et s’en allant avec un calme qui me sidéra. Il est arrivé à sa destination. Et je restai bouche bée.

Allez, Son’a ponda


Cameroun: Je blogue donc je suis?

Les blogueurs camerounais… depuis une semaine, je vous menace. Je sais que le digital est le nouveau métier à la mode. Tout le monde se prévaut évangéliste, pionnier, avant-gardiste. Je vous l’accorde, le terrain est encore vierge, le milieu tend à se construire. Mais sous-entends dit-il, qu’il faut faire n’importe quoi ? Je ne pense pas. Aujourd’hui, je m’attaque aux blogueurs camerounais. Ceci est une critique acerbe. Le blogging, C’est un pan du digital. C’est lui qui crée du contenu. Il est d’autant plus important qu’il donne un positionnement, le pouls du Cameroun. N’en dément les journalistes, il a le pouvoir d’influencer les pensées.

@blogapart.info
@blogapart.info

La pléthore des blogs

Avec la démocratisation des coûts d’internet au Cameroun (Dieu, merci il y a une justice dans ce monde. Thank you Djizoous ! Quoi ? Ce n’est pas facile, lol), les blogs ? On en compte près de 200 indépendant de l’espace géographique (de la diaspora ou natif). Sur quoi, je me base ? Le groupe facebook des blogueurs camerounais, le nombre d’inscrits et le nombre de blogs mentionné. Ce qui présuppose que certainement, il n’est pas exhaustif ce chiffre.

Les blogs dits « sociaux »
Les blogs au Cameroun sont presque tous d’une même catégorie. Ils traitent des faits sociaux : politique, économique, fait divers, écologique, environnement, culture en GENERAL. Alors le traitement est linéaire et barbant. Il finit par devenir un journal intime, avec des textes kilométriques, des transitions « bateaux » d’une idée à une autre. Comme celle-ci… Quoi ? Lol !

Les blogs dits « de mode »
Lorsque je disais, presque tous, je parlais absolument des blogs de mode. Au Cameroun, c’est la deuxième tendance. Il suffit d’un tumblr, d’un compte sur blogpost, de deux ou trois photos dit « fashion » et le tour est joué : on est bloggueuse fashion. La plupart est tenue par des filles. Comme si l’apologie de la mode, ce sont les filles. Elles prennent des poses entre amis, ou pas, postent et ont leur blog. Le blog est tellement egocentrique que vous vous demandez à quoi vous servez vous, la lectrice. Quant au lecteur, il en sera plus que ravi.

Les blogueurs « dithyrambiques » ou griotiques

 

Je ne sais pas si l’exemple a été mauvais. La faute aux pionniers du blogging camerounais ? Mais la plupart des bloggueurs pense, plus ils seront acerbes dans leurs écrits, plus ils seront lus. Ce que vous n’avez pas compris, c’est que vous salissez le nom de votre pays. Pourquoi je m’installerais dans un pays où votre description des faits fait froid dans le dos. Le plus important est d’être objectif, argumenter. Ces éléments font défaut, remplacés par des questionnements que le commun des camerounais possède. C’est une perte de temps et d’énergie. Qu’apportez-vous en plus ? Le blogueur n’est pas un journaliste, oui ! Mais de grâce, posez des questions qui susciteront des débats.

Bloguer, ce n’est pas obligé…

 

 

Tout le monde n’a pas l’aptitude pour bloguer, par pitié. Vous voulez vous exprimer ? La plateforme de Microblogging peut vous aider. En plus, Elle est rapide et instantanée. Vous pouvez choisir de vous spécialiser ou pas. Tout le monde s’enfout, mais vous n’engagez en rien, l’image de tout un pays.

Les blogs dits « Spécialisés »
Ce qui est particulier avec les blogs dits spécialisés. C’est qu’ils sont spécialisés en fonction des buzz sur la plateforme. Des blogs sur le tourisme qui deviennent IT. Tu te demandes à un moment si la ligne éditoriale s’est inscrite dans un cours de danse bafia. Les sujets sont traités à souhait selon l’auteur et non sa ligne éditoriale. Tu as dit tourisme, pourquoi tu nous parle d’un évent IT. Ce métier rend schizophrène. Même les auteurs le deviennent. Au point où tu te demandes, si j’ai besoin d’une info, est-ce qu’elle est la personne assignée pour me la donner. Tout le monde veut faire comme tout le monde. Aucune spécificité, aucune personnalité, les blogueurs camerounais…

Les évangélistes du Web Camerounais
Bref, je suis tellement dépassée que je me demande aux évangélistes du Web, oui, je m’adresse à vous : Arrêtez de remplir la plateforme avec vos conseils, tapez les poings sur la table. C’est votre métier ? Ou bien c’est seulement un nom ?

Allez, Son’a ponda !


Alors je montai dans un bus…

Il était sensé sortir ce billet lors des fêtes de noël. Je me suis reprise plusieurs fois.  Je n’arrivais pas à trouver le bon angle. Des jours passants, nous sommes le 31 décembre 2014. Il faut que je le termine. La redéfinition de l’angle devient impérative. Devrais-je vous faire un bilan ? Nous sommes le dernier jour de l’année.  Mais c’est d’un ennui. Personne ne sait ce qui se déroulera en 2015. Alors pour le dernier billet de l’année, pour changer, je vais vous parler de mon pays. Quoi ? lol ! Oui, je suis chauvine. Ça aurait été une déclaration d’amour à la terre patrie. Cette façon qu’elle a  de me remercier d’être restée, de ne pas avoir céder à la tentation de partir, de ne pas avoir choisie l’immigration. Quoi ? Nà tilà. C’est le nom de mon blog, c’est écrit tout en haut là… lol ! Comme si tout l’univers se mettait en place comme un puzzle. Jaz-y chante dans mon casque : Thank you for come.

Alors je montai dans un bus…

Je sais, cette transition est tirée par les cheveux presqu’incompréhensible. Je vous explique. Le fait marquant de cette année ? J’ai beaucoup voyagé. Je ne sais pas si le patriotisme peut tuer, mais il m’a tuer. Si, l’accord grammatical est bon.

Photo prise à la descente de l'avio @Bata
Photo prise à la descente de l’avion @Bata

Parlons de notre compagnie aérienne. Je ne vous ferais pas un topo statistique. C’est ennuyeux. Je vous parlerais de mon expérience. Voyage pour Abidjan, je prends  la compagnie nationale.  Mondoblog s’est dit, peut-être, c’est cool, ils sentiront mieux. Surtout pour les personnes qui voyagent pour la première fois. Bon, vrai dans un certain sens. On s’est cru au pays. Vous savez ces cargos qu’on prend parce qu’on n’a pas le choix. Les sièges sont faits pour 4 personnes mais nous sommes six à suffir sur le siège. Dans l’oiseau national, ce fût pareil. Personne ne regarde si vous respectez votre place. On fait des escales de deux, voire trois heures. Il faut qu’on charge le bus, ekie, l’avion. Excusez le lapsus.

Je me suis dit : bon, on partait loin loin loin du pays. L’oiseau national devait rentabiliser. Fauuuuuuuuuuuuuuuuux ! Rebelote, voyage au Tchad. Je vous vais  raconter le voyage retour, parce que celui de l’aller, mieux je ne le fais pas. Je peux faire couler cette entreprise. On quitte le Tchad pour le Cameroun. Nous nous arrêtons à Maroua pour recharger l’opep, le cargo. Les passagers entrent dans l’avion. Des personnes réservent les places ? Wandafut !  Ekie, ma mère, ce n’est pas par ordre d’arrivée, ai-je lancé à une dame de forte corpulence. Moi-même, je cherche mourir. Vrai, vrai ! Elle me toise et mets les affaires de sa sœur. Résultats ? Plus de passagers que de sièges. Hee dieu, j’ai vu l’hôtesse embarrassée. Je me suis dit, elle ne va pas le faire.  Elle ne peut pas ajouter le banc. Non, je refuse ! Ayi ! On est dans cargo, mais vraiment faut pas exagérer.

Les passagers à peine assis, commencent à nous poser la question : Avons-nous bien voyagé ?  Ils sont gentils, courtois les camerounais ? Mensooooonge ! Il y a anguille sous roche, lorsqu’un camerounais commence une conversation par une question. Ekie ? Ils disent, vous voyagez avec un réacteur depuis le Tchad. On aurait pu disparaitre à Mbanga Mpongo. Hee Dieu !  Et vous êtes montés ? Je leur pose la question. C’est Dieu qui garde, ils répondent tous en cœur. Avant je ne comprenais pas pourquoi au pays, des gens étaient autour de la piste d’atterrissage, et applaudissaient lors de l’atterrissage de chaque avion.  Maintenant, J’AI SAISI. Moi-même je vais prier, ce soir. Quoi ? Tout le monde doit voir 2015.

Allez à l’année prochaine,

Son’a ponda !