La démocratie à l’Africaine

17 juin 2013

La démocratie à l’Africaine

 

Ce billet est l’un de ceux que je fais en main levée. Il y a deux jours, lors d’une discussion avec Cyriac gbogou sur  la démocratie en Afrique. Je suis abasourdie par ses propos.

Il parle pas de démocratie en Afrique mais, de démocratie à l’africaine.

Crédit photo L'Afrique Enchantée---- Émission de France Inter

Crédit photo L’Afrique Enchantée—- Émission de France Inter

Au lendemain de nos sénatoriales, je suis sceptique face à ce nouveau concept : La démocratie à l’africaine. Tout se passe comme si les africains ont une manière particulière de pratiquer la politique. La démocratie est le gouvernement du peuple par le peuple. Les libertés dont nous jouissons sont inégalables. Le jeu n’est pas pipé d’avance.

Mais en y réfléchissant un peu, je me rends compte qu’elle est criarde cette pratique. Chez nous, le chef est le chef. Les décisions sont prises avant même que le chef n’ai ouvert la bouche. Même le plus petit chef, même s’il est à la tête d’une vingtaine de personnes. Ce n’est pas n’importe qui hein ? C’est le chef hein ? Je cherchais à m’indigner face à ce concept de démocratie à l’africaine. Lorsque je me suis rappelé d’un fait divers.

 Un jour, un de mes amis est devenu chef. Il a pris du poids et pour le voir se fut sur rendez vous. Comme les règles du jeu ont changé, j’appelle avant de passer à son bureau.  Il me rassure, je peux passer. Cependant, il aurait du rassurer aussi le gardien. J’étais rabroué comme une malpropre à la porte. Sauf la honte m’a fait tenir. J’ai du insister. J’ai été comparée à une de ses groupies qui voudrait profiter de son argent. C’est du zèle sans précédent.

Le Zèle en Afrique ? Il se nomme le griot. Vous savez cette espèce de personnes qui vantent vos mérites moyennant une somme d’argent et d’avantages. Plus on lui donne, plus ils sont vos fidèles amis.  Si seulement on utilisait ce zèle à bon escient, on serait plus que la chine. Mais l’homme noir reste l’homme noir.

Le griot n’est jamais bien loin du chef. C’est peut être pour ça que l’homme noir reste l’homme noir.

Lorsque Cyriac intervient et en fait une analyse plutôt pertinente (je l’avoue).

– L’unité à l’africaine veut simplement dire « uni pour prendre du thé », un bon moyen de se retrouver pour parler de tout sauf de l’essentiel la plupart du temps.

– La solidarité à l’africaine, c’est lorsqu’on se met ensemble pour détruire une personne ou une initiative au lieu de la construire.

– La gouvernance à l’africaine veut dire que si je suis au pouvoir, c’est que toute ma famille, mes ami(es), mes connaissances, voire même ma localité à du pouvoir.

– Avoir une promotion à l’africaine, c’est être la taupe, le lèche botte ou la maîtresse du patron

Alors je me rends compte que chez nous, il est commode de connaître l’issue d’une élection. Pas que nous sommes de très grands marabouts. Mais vraiment, l’expression  « à l’africaine » change le concept de Démocratie. Elle veut dire que les dés sont pipés grave ! Et le mot démocratie, c’est qu’une question de forme. Je vous prends un exemple en Afrique centrale, nous sommes un cimetière de démocratie. Les présidents se succèdent à eux-mêmes : Gabon, Guinée équatoriale, Tchad, RCA. L’âge moyen de règne est de 30 ans.

On lance les concours en sachant déjà qui sera retenu, maugrée Cyriac Gbogou. Le principe fondamental d’égalité est un leurre. Le concept de démocratie est un fil conducteur, une forme dont le fond devient tout son contraire. C’est donc pour cela peut être que Cyriac parle de Démocratie à l’Africaine. Ah Wais, j’ai mis du temps à comprendre. En plus ma personne me l’avais déjà  parlé humm Ces griots nous sécurisent

Allez,

Son’a ponda Cyriac !

J’ose croire que vous ne serez pas mes griots hein ?

Quoi ? C’est vrai Oh ! Allez !

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